Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille

Séance du 11 mai 2012

Artiste - Titre - Album

Anna Ternheim - Bow Your Head -The Night Visitor : chanteuse suédoise : folk, pop élégante nordique
Lars Danielsson/Tigran -Orange Market-Liberetto : jazz nordique
Dr. John - Big Shot -Locked Down : blues psychédélique
Antonio Vivaldi/ Jean Guihen Queyras - Concerto en sol mineur, RV 416 (largo)- Concertos pour violoncelle
Michael Kiwanuka - Tell Me Tale - Home Again : soul, folk, gospel
Sandrine Piau, Susan Manoff / Benjamin Britten - I Wonder As I Wander - Après un rêve : chant lyrique
Trio Chemirani/ Omar Sosa/ Ballaké Sissoko - Azadeh - Trio Chemirani Invite
Clinton Fearon - Marvel Not - Heart And Soul : reggae
Débora Russ - La Cancion de Buenos Aires - Tangos Pendietes : tango
The Black Keys - Lonely Boy - El Camino : rock
Malia - My Baby Just Cares For Me - Black Orchid- hommage à Nina Simone / jazz/ blues/ gospel/ classique
Maurice Ravel/ Trio George Sand - Trio pour piano, violon et violoncelle (final)- Ravel, Fauré et Bonis
Jacky Mollard Quartet/ Foune Diarra Trio - Deme - N'Diale : musique bretonne et musique malienne
Dominique A. -Contre un arbre - Vers les lueurs : chanson française
Frederico Mompou / Alicia de Larrocha : Prélude n°5 - Danses et chansons espagnoles : classique inspiré par le folklore catalan

Le choix de Jean-Jacques Korsakissok :
R.E.M - The Sidewinder Sleeps Tonite - Part Lies, Part Heart, Part Truth, Part Garbage, 1982-2011

Le choix de Marc Zieger :
Suzanne Vega - Undertow - Close-Up; vol.3

Prochaine séance : samedi 2 juin à 10h30

Le Club d'écoute reprendra le 29 septembre.

@ Régis : je ne pourrai y être car il faut que j'emmène ma famille chez l'ophtalmo samedi matin. Donc tu peux me décommander concernant la présentation de l'album de Kenny Wayne Shepherd.

Le prochain lieu aura le 16 février.

Je vais présenter ça au prochain club d'écoute musicale qui aura lieu le samedi 16 février à la Bibliothèque Médiathèque de Gagny :

Bonjour
Sous l'amicale pression du grand Phil, je me joins volontiers à vous
Vous trouverez ci-dessous le verbatim de la présentation du dernier album de Madness

« Madness » « Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da / How can I tell You »



Le disque que je vous présente aujourd’hui est le 10ème album du groupe londonien « Madness ».Si « Madness » a connu un énorme succès au début des années 80, c’est devenu, par la suite, un véritable trésor national outre-manche. Deux récents événements attestent de cette popularité :

- Le 4 juin 2012 à l’occasion du concert célébrant les 60 ans de règne d’Elisabeth II, il chante « Our House » devant 250.000 personnes depuis le toit de Buckingham Palace.
-Le 13 août 2012, il participe à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Londres.

Mais prenons le Tardis en direction des années 50. La Jamaïque est le creuset de nouveaux rythmes musicaux qui mélangent, le scat, le calypso et le boogie pour donner naissance au Ska, puis au Reggae. Le Ska se caractérise par un rythme accentué sur les deuxième et quatrième temps de la mesure, lorsque que les cuivres accompagnent les solos.

Durant les années 70, ces musiques inspirent les groupes anglais. Dès 1974, Eric Clapton interprète « I shot the Sheriff » de Bob Marley, dont le succès contribue à populariser le reggae. Police, Robert Palmer mais surtout UB40 vont puiser leur influence dans le reggae.
C’est au cours de cette période qu’apparaît un nouveau groupe de 7 joyeux lurons, issus de « Camden Town » , quartier populaire et cosmopolite du nord-est de Londres, réputé pour les arts, la mode et les médias. Il est à noter que, Charles Dickens, Mary Shelley, Georges Orwell, Dylan Thomas ou Amy Winehouse y ont vécu.

Ce groupe trouve son inspiration auprès de « Prince Buster », chanteur, producteur de ska et de reggae né à Kingston : un des titres de ses chansons donne son nom au groupe « Madness », tandis qu’ils reprendront un de ses succès « One Step Beyond ».
Le groupe est composé du chanteur Graham Suggs Mc Pherson, d’une composition classique du rock guitariste, bassiste, batteur, d’un clavier mais surtout d’une section cuivre avec saxophone et trompette qui va donner le son si reconnaisable de « Madness », « The Nutty Sound », le « son cinglé ».

En 1979, « Madness » enregistre son premier titre « The Prince » sur le label « 2 Tone », dirigé par Jerry Dammers le leader d’un autre groupe de Ska « The Specials ». Le label reste célèbre par son symbole multiracial: un drapeau à damier « noir et blanc ». Leur premier album est classé pendant 37 semaines parmi les meilleures ventes en Angleterre.

De 1979 à 1986, « Madness » publie pas moins de 7 albums. Si leur musique est dynamique, les thèmes abordés sont moins légers : l’enfance dans les quartiers pauvres de Londres, les remords, l’incommunicabilité, les disputes conjugales…
Une phrase tirée d’une de leur chanson phare résume leur ambivalence « Enjoy yourself it’s latter than You think » : « Amusez-vous, il est plus tard que vous ne pensez ».

« Madness » est surtout un groupe de scène, avec ses rituels. Le concert commence systématiquement par « One Step Beyond » avec Chas Smash haranguant la foule en l’invitant à danser le « Silly Walk » et se clôt par « Boat Night To Cairo » où le public se coiffe d’un Fez rouge estampillé « Madness », (et non David Beckham).

En août 1992, « Madness » donne 2 concerts à Finsbury Park réunissant 150.000 personnes. Cette foule dansante à l’unisson provoqua de telles secousses, qu’un sismographe y mesura un mini-tremblement de terre. La police du même faire évacuer les immeubles alentours.
Pourtant, jusqu’en 2009, leur production musicale se raréfie.Leur grand retour a lieu avec « The Liberty Of Norton Folgate ». C’est un album concept, hymne d’amour à la ville de Londres.« Norton Folgate » est un quartier de leest de Londres qui était une cour des miracles au début du 20ème siècle. Les critiques classent l’album comme un des meilleurs albums de l’année.

« Madness » entame alors la tournée des festivals. Une nouvelle fois, ils vont marquer l’histoire de la musique pop. Le 29 août 2009, ils se produisent au festival Rock en Seine, sur une scène secondaire. La scène principale est la chasse gardée du groupe superstar « Oasis ».
Une heure avant leur concert, Les frères Gallagher viennent de se disputer une nième fois, en venant aux mains. Liam Gallagher ne reviendra jamais.
Les organisateurs du festival, désespérés, implorent « Madness » de rejouer, mais cette fois sur la grande scène. Leur concert est extraordinaire. Le lendemain, les journaux parlent autant du retour de « Madness » que de la séparation d’« Oasis ». Et c’est ainsi qu’ « Oasis » mit fin à leur traversée du désert.

Le titre de ce disque , rend difficile la tâche de rendre justice à la qualité des textes ; « Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da » est loin d’être du Dickens. C’est une blague de potache.
les sept membres du groupe avaient proposés successivement comme titre « 10 commandements », « Les Hommes de Fer » et mon préféré « Dial M for Madness » qui fait référence au film d’Hitchcock « Dial M for Murder » « Le crime était presque parfait » en français.Puis après des heures de discussion, l’un a proposé « Oui oui », un autre a surenchéri sur « Si Si » etc …

J’attire votre attention sur l’apparente naïveté de la pochette et du livret, qui reprennent ces différentes choix de de titres. Ils sont signés par Peter Blake, l’un des pères du pop art anglais, concepteur de la pochette mythique « Sergent Pepper » des Beatles.
Le disque a quatre producteurs prestigieux de générations différentes qui résument le son de la pop anglaise de ces trente dernières années :

- Clive Anger, le producteur historique de Madness,
- Stephen Street, le producteur des Smiths et de Blur,
- Owen Morris, le producteur d’Oasis,,
- et le petit dernier Charlie Andrew, le producteur d’Alt J.

Le titre que je vous propose d écouter « How can I tell You » est un morceau exemplaire du style de « Madness », une musique mélangeant reggae puis ska entraînante et des paroles teintées de nostalgie : un père donnant des conseils à son enfant sur la façon dont il doit se comporter pour mener une vie digne.

Un dernier conseil pour éviter d’avoir des ennuis avec l’institut de sismologie d’Ile de France, je vous recommande de marquer le rythme une rangée après l’autre, à partir de mon top.

Merci pour cette excellente présentation, JJ !!!!!!!!! Je l'ai écouté avant-hier : c''est frais et dynamique. J'ai beaucoup aimé.

Ce sera ça que je présenterai au prochain Club d'écoute musicale le 20 avril prochain:

ils sont gatés

Demain.

Régis, le Maître de cérémonie






Jean-Jacques qui présentait le dernier Bowie.

Bonjour
Vous trouverez ci-dessous le verbatim de la présentation du dernier album de Davd Bowie

« David Bowie » « The Next Day / I'd Rather Be High »



Le disque que je vous propose aujourd’hui est le dernier album en date de David Bowie qui revient après plus de dix ans d’absence. Essayer de résumer la vie et l’œuvre d’un artiste comme Bowie en 10 minutes, est un défi équivalent à escalader, sans entraînement, le Malaku, 5ème sommet de l’Himalaya. Ce n’est pas impossible, mais il faut une bonne dose d’inconscience.
David Robert Jones est né le 8 janvier 1947, à Londres. Il choisit son nom de scène, David Bowie, en hommage à Jim Bowie, trappeur américain, mort lors de la bataille de Fort Alamo. S’il avait choisi l’autre figure illustre de cette bataille à savoir Davy Crockett, sa carrière n’aurait certainement pas été la même. Après des études d’art, de musique, de Design dans un lycée technique, il est initié au jazz par son demi-frère. Il apprend le saxophone et même le mime. Ces premières influences viennent du music-hall avec Cabaret et la comédie musicale montée par Mort Schuman sur Jacques Brel « Jacques Brel is alive and well and living in Paris ». A l’adolescence, il traine solitaire dans les clubs à la mode à Londres. Il aime y observer les tendances, la façon dont avancent la société et les arts. C’est un avant-gardiste qui y puise ses inspirations et les projette dans la culture musicale populaire.

En 1969, « Space Oddity » est la première chanson à avoir rencontré un large public. Inspirée par « 2001 Odyssée de l’Espace » elle accompagne la retransmission par la BBC des images de l'alunissage d'Apollo 11. La chanson est un dialogue entre un jeune astronaute, Major Tom envoyé dans l’espace et le centre de contrôle terrestre. Bowie fera une référence à cette chanson, dix ans plus tard, dans « Ashes to Ashes », en en fournissant une interprétation différente : « Tout le monde sait que Major Tom est un drogué ».
Cependant, le 33 tours ne remporte pas un grand succès. David Bowie imputa cet échec à son image d’artiste effrayé et timide. Bowie va donc s’inventer le personnage de Ziggy Stardust, qu’il appelle son Doppleganger, et qu’il va interpréter sur scène, à partir de l’album « The rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars ». Il se teint les cheveux en rouge, joue de son ambiguïté androgyne, porte des vêtements extravagants. C’est l’avènement du Glam-Rock. Dans cette transformation, il se confronte à sa part d’ombre, craignant la schizophrénie, les dérives suicidaires, qu’il a côtoyé au sein de sa propre famille.
Le succès médiatique et musical est immédiat. Cette quête du double se poursuit dans l’album suivant « Aladdin Sane », jeu de mot sur le personnage d’Aladin et « a Lad insane », ce mec est fou.
Le 3 juillet 1973, à l’Hammersmith Odeon, le concert de Bowie – Zyggy est enregistré et conclut le spectacle par la phrase « Non seulement le concert est le dernier de la tournée mais c’est le dernier que nous ferons jamais » et la chanson « Rock’n Roll Suicide ». Symboliquement, il vient de tuer son personnage.

En 1976, il part enregistrer aux Etats-Unis Young American, album puisant sa source dans la Soul Music de Philadelphie. Outre « Young American », on y retrouve la chanson « Fame » coécrite et co-interprétée avec John Lennon.

Entre 1977 et 1979, nouveau changement complet de registre, influencé par la scène musicale allemande (Neu Kraftwerk) avec Brian Eno à la production. Il publie les 3 disques de sa la trilogie Berlinoise « Low », « Heroes » and « Lodger » qui constituent la matrice de la musique électronique et de la world music. Pendant cette période, il produit également l’album d’Iggy Pop « The Idiot ».

En 1983, c’est un David Bowie plus dandy qui se présente au public, avec l’album « Let’s Dance », le plus gros succès de sa carrière avec les titres « Let’s Dance » et « China Girl ». C’est l’apogée et le début d’un déclin. Musicalement, il se perd ; il n’est plus aussi impliqué dans ses albums. Il tente de monter un groupe « Tin Machine » mais les deux disques ne sont pas des réussites.
C’est aussi une période où le cinéma prend une place importante dans sa vie. Il avait déjà joué dans le film « l’Homme qui venait d’ailleurs » de Nicolas Roeg, un personnage similaire à Ziggy Stardust. En 1983, il tourne deux œuvres marquantes « Furyo » de Nagisa Oshima et « Les Prédateurs » premier film de Tony Scott. Plus tard, il participe également à un film formidable de Christopher Nolan « Le Prestige » racontant la rivalité entre 2 magiciens dans lequel il joue le rôle du savant serbe Nikola Tesla, inventeur du courant alternatif.
Le retour en 1993 se fait par l’intermédiaire d’un de mes disques coup de cœur « Black Tie White Noise » avec le titre enivrant« The Wedding », et un morceau intime et poignant « Jump They say » où il rend hommage à son demi frère.
En 1995 il retrouve Brian Eno avec un disque electro-industriel « Outside ».
Le retour en grâce auprès du grand public se fait en 2002 et 2003, « Heathen » puis « Reality » des disques plus pop. Une immense tournée suit ces disques.

Pour ma par, je le découvre sur scène au Zénith de Paris, en 2003, avec un concert merveilleux survolant 30 ans de carrière en 2h25. Cela allait de la chanson de « l’opéra de quatre sous » « Alabama Song » à « Starman » en passant par un « I’m afraid of American » d’une puissance sonore musicale formidable.
Cependant, en mai 2004, des ennuis cardiaques le force à arrêté sa tournée. Il décide de disparaître de la vie publique, laissant courir sur le Web les rumeurs les plus noires.

A la surprise générale le 8 janvier 2013, le jour de son 66ème anniversaire une nouvelle chanson « Where are we know » est diffusée sur son site officiel, annonçant un nouvel album « The Next Day » qui sort le 11 mars. Le disque a été préparé dans le plus grand secret, sous la direction de Tony Visconti. Bowie ne donne lui même aucune interview, accréditant ainsi la rumeur d’un disque posthume.
Le disque dans sa totalité n’est pas immédiat d’accès, il se mérite. Bowie brasse l’ensemble des périodes qui ont marquées sa carrière. La pochette est la même que celle de « Heroes » à l’exception d’un carré blanc en son milieu et le titre « Heroes », barré et remplacé par son nom. Comme le chante Tina Turner, Bowie n’avait pas besoin d’un autre héros. Au bout de plusieurs écoutes, la magie opère, c’est de mon point de vue un disque majeur.

J’en suis à ma trentième écoute, et je découvre des nouveaux éléments à chaque fois.
Le titre introductif « The Next Day » est un rock frontal où Bowie s’adresse directement à l’auditeur l’apostrophant d’un « Listen » et où il déclare n’être pas tout à fait mort, et qu’il sera présent le jour prochain, et le suivant encore. « Valentine Day » est une chanson pop faussement naïve aux effets vocaux à la Beach Boys. Aujourd’hui, je vous propose d’écouter « I’d Rather Be High » qui se rapproche de l’époque Glam-Rock avec des paroles antimilitaristes sombres.
Ce qui me fascine toujours chez Bowie, c’est sa voix, ces mélodies tantôt simples et raffinées, tantôt tortueuses et angoissantes, et ces paroles mystérieuses à plusieurs niveaux de lecture.
Après 10 ans d’absence du paysage discographique, bien sur qu’on a pu vivre sans un nouveau Bowie, mais cette vie n’avait pas la même saveur.

Merci pour cet excellent report, Jj !!!!!!!

Le prochain Club d'écoute aura lieu le samedi 8 juin à 10h30. Je compte présenter Now What ?! de Deep Purple.

Vous trouverez ci-dessous le verbatim de ma présentation de l'album de Jools Holland & his Rythm and Blues Orchestra "« The Golden Age of Song ", au club écoute de la médiathèque Gagny le 08/06/2013.



Le disque que je vous propose aujourd’hui est le dernier album en date de « Jools Holland and & his Rythm and Blues Orchestra ». Peu connu dans nos contrées arides et ensoleillées, Julian Miles Holland, né en 1958, est une immense vedette au Royaume-Uni, pour deux raisons.

Tout d’abord, à l’âge de 15 ans, il co-fonde le groupe Squeeze, qui après des débuts dans la mouvance new-wave va accompagner au cours des années 90, la renaissance de la pop anglaise avec le mouvement BritPop.
Musicien de studio, son talent de pianiste est reconnu par les plus grands. Sur un enregistrement live, Dr John l’a ainsi laissé l’accompagner au piano, le Dr choisissant la guitare pour l’occasion. Son plus grand succès de vente, il le doit en 1989 au titre « Good Thing » des Fine Young Cannibals, où il assure le solo de piano.

Ensuite, Jools Holland est présentateur d’émissions musicales sur la BBC2 depuis plus de 20 ans.
Son show « Later with Jools Holland » est composé de 42 séries de 8 à 10 épisodes chacune. Il y a accueilli les plus grandes stars de la musique pop-rock : Paul McCartney, Georges Harrisson, Ringo Star, Bono, Eric Clapton, Van Morrison, Simply Red. Il a également fait découvrir plusieurs générations de talents : Amy Winehouse, Adèle, Duffy, Jess Stone, Stéréophonics, Travis, Muse, Snow Patrol, Franz Ferdinand ont débuté en passant dans son émission.

Une prestation réussie assure un impact médiatique immédiat et a pu lancer une carrière. « Later with Jools Holland » a fortement inspirée les émissions « Taratata » de Nagui et « One Night Shot » de Manu Katche.

Et maintenant, une incise à caractère commerciale : au rayon DVD musicaux de la bibliothèque, vous trouverez deux compilations « Later with Jools Holland » qui regroupe les prestations pop-rock, et « Louder with Jools Holland » qui comme l’adjectif l’indique regroupe des prestations de groupe de Hard-Rock ou, comme les appelle l’animateur de radio Francis Zeguth, les groupes de « briseurs de menhir ».

Dans ses émissions, outre les prestations live des derniers titres des artistes, Jools Holland associent les artistes entre eux, ou les accompagnent avec son Big Band, composé de 18 musiciens, dans des reprises réorchestrées.
De plus, à chaque Saint-Sylvestre, il présente une émission spéciale intitulé « Hootennany ».
Ce terme désigne à l’origine aux Etats-Unis, un rassemblement à caractère festif de musiciens folk. Woody Guthrie et Pete Seeger baptisèrent ainsi leurs réunions musicales hebdomadaires à New York dans les années 50. Joan Baez a comparé les Hootenannies pour la musique folk aux jam sessions pour le jazz.

Jools Holland adapte ce concept en en faisant un show muti-générationnel où se côtoient les vedettes confirmées et les nouvelles pousses : Cette année Petula Clark, Bobby Womack, Dexys Midnight Runner, Adam Ant, The Hives étaient associés à la nouvelle génération Paloma Faith, Emeli Sandé, Jake Bugg.

Amis des stars, il n’hésite pas à faire de l’abus de bien social et passe outre les conflits d’intérêt, utilisant son carnet d’adresse pour les faire participer à ses propres disques.
Ainsi dans la série de 3 albums « Small World Big Band, plus de 60 chanteurs offrent leur talent dans un panorama musical aussi brillant que varié, constitué de reprises mais aussi de co-composition.

De mon point de vue, le sommet de cette synergie musicale est symbolisé par une véritable pépite de Blues et de Rythm & Blues : le disque datant de 2004 associant « Tom Jones et Jools Holland ». Outre des classiques comme « Saint James Infirmary Blues », « A Mess of Blues » d’Elvis, « End of the Road » de Jerry Lee Lewis, les deux complices s’amusent à glisser des compositions originales qui s’inscrivent parfaitement dans l’unité sonore de l’album.
Jools Holland et son Big Band est également un groupe de scène faisant des tournées en Angleterre, en Europe mais à mon grand regret assez peu en France, avec seulement 2 spectacles à Paris, au Trabendo et à l’Alhambra.
Ils ont également donné un concert à l’occasion d’une conférence internationale du G8, il y a quelques années de celà. On raconte qu’alors qu’ils entamaient une reprise des Beatles « All You Need is Love », dont les premières mesures évoquent « la Marseillaise », le président de la République Française se leva au garde-à-vous, s’apprêtant à entonner l’hymne national.

Le disque que je vous propose aujourd’hui « The Golden Age of Songs » est un voyage parmi les standards du Jazz, et de classiques des shows musicaux des années 20 à 60. Outre ses fidèles amis Tom Jones, Mick Hucknall de Simply Red ou Paul Weller, ex leader des Jam, il convie de jeunes artistes comme Paloma Faith, Florence Welsh de Florence and the Machines, Lilly Allen, Paolo Nuttini.
L’album est uniformément d’une très grande qualité. Parmi les morceaux de bravoure, je citerai « My Baby just cares for me » car essayer de faire oublier Nina Simone, ce n’est pas donné à tout le monde, « A Place in the Sun », chanson de Stevie Wonder, interprétee par James Morrisson et « Bei mir bist du schön » par Jess Stone dans une version aux intonations Reggae.

Le titre que vous allez écouter est « Don't Go To Strangers », chanson jazz de l’immense chanteuse de Blues, Etta James . Elle fut reprise, lors du Hootenanny de 2006, par la regrettée Amy Winehouse et Paul Weller.
Amy Winehouse écorchée vive, chante, crie cette complainte sur l’abandon, comme si sa vie en dépendait. Paul Weller, plus mélancolique joue sur un ton crooner, Jools Holland assurant la transition des 2 mondes au piano.
Je vous laisse en apprécier l’alchimie
PS: La version en vidéo n'est pas exactement celle de l'album.
https://youtu.be/uuJscWYA-eI

Merci infiniment mon Jj !!!!!!!!!

Finalement, voici avec un peu de retard le tracklisting du Club d'écoute du 8 juin dernier et ma présentation du BSR :

Le Club d'écoute reprend le 5 octobre. Je compte présenter 13.

Et qui comptes-tu présenter