WILD HORSES

Bon, Brian Robertson, que peut-on dire sur lui ? Si ce n'est qu'il s'agit du guitariste doté d'un fort potentiel. Subtil, cristallin et fougueux dans ses interventions mais aussi dans le caractère (c'est un Ecossais, ne l'oublions pas, prêt toujours à en découdre avec quiconque pourrait le contredire), ce type n'a jamais su où il allait après son départ de Thin Lizzy (pour qui, il laissera à la postérité, une trace indélébile remarquable via les albums Nightlife, Fighting, Jailbreak, Johnny The Fox, Bad Reputation et enfin Live And Dangerous). Départ provoqué suite à une bagarre dans un bar mal famé de Londres, le Speakeasy où en novembre 1976, il se blessera la main droite, compromettant ainsi la tournée US qui allait avoir lieu. Phil Lynott, furieux, le vire sans ménagement et le remplace par Gary Moore.

Justement après ça, en compagnie de Jimmy Bain (ex-Rainbow), il forme donc ce groupe avec également le guitariste Jimmy McCulloch (ex- Stone The Crows), le batteur Kenney Jones (ex-Small Faces et futur Who qui sera très vite remplacé par Dixie ) et plus tard Neil Carter (futur UFO et Gary Moore). Un premier album éponyme produit par Trevor Rabin (actuellement dans une des moutures de Yes) sort donc en 1980 après un passage remarqué un an plus tôt au célébrissime festival de Reading. Le succès n'est pas au rendez-vous pour ce qui concerne cet opus. D'ailleurs après une tournée UK en compagnie de Ted Nugent, Carter quitte le groupe....................en vélo.....pour être remplacé par John Lockton (ex-Next Band et Red Alert). Malgré l'instabilité du groupe, celui-ci publie un deuxième album intitulé Stand Your Ground au printemps 1981, un album que l'on qualifiera de "plus intéressant" musicalement. Mais bon voilà, ça n'accroche pas les oreilles du public et donc Brian Robertson, fatigué, quitte le groupe pour remplacer Fast Eddie Clarke au sein de Motörhead (sur les conseils de Philthy Animal Taylor, grand fan de Thin Lizzy devant l'Eternel) et enregistrer un album qui deviendra un classique à savoir Another Perfect Day en 1983. Après cet épisode, Lemmy n'en pouvant plus des caprices bipolaires de l'Ecossais, lui demande de partir.

Robertson rejoint l'éphémère projet de Gary Barden (ex-chanteur de MSG à l'époque), Statetrooper jusqu'à sa dissolution. Puis, c'est la traversée du désert avec de temps à autre quelques apparitions (en 2005, il rejoint des anciens membres de Thin Lizzy pour concert-hommage à Phil Lynott donné à Dublin), apparitions qui s'effectuent au sein de projets qui ne durent pas comme The Clan ou en solo avec ceci dit en 2011, un très bon album intitulé Diamonds And Dirt. On y retrouve tout ce qui a fait la réputation du bougre : compos affûtées et soli incisifs et inspirés.

Le live (dommage que le son ne soit pas meilleur) de Wild Horses présenté ci-dessous, nous propose un concert donné en 1980 à l'Electric Ballroom de Londres, concert qui revisite 4 morceaux du premier album ainsi que quelques standards du blues. La cerise sur le gâteau, ce sont les apparitions-surprise de Phil Lynott et de Michael Schenker pour des interprétations de Are You Ready, une jam endiablée intitulée A Wee Jam et Rock Me Baby. Un beau document.