Powerwolf, les métalleux allemands qui aiment l’histoire de France.
Le groupe allemand de musique metal vient de sortir son huitième album, « Call of the Wild », qui cartonne un peu partout dans le monde, notamment grâce à une chanson sur la bête du Gévaudan... Rencontre avec Falk Maria Schlegel, claviériste du groupe.
Dans le petit monde de la musique metal, c’est désormais une valeur sûre. Presque deux décennies après sa formation, Powerwolf joue désormais dans la cour des grands. Son huitième album studio, « Call of the Wild », sorti il y a quelques jours, cartonne un peu partout (2e dans son pays, l’Allemagne) et, avec une jolie 60e position dans le classement établi par le SNEP, c’était pour la semaine du 23 juillet le disque metal le plus vendu de France. L’Hexagone que la formation allemande aime bien : elle tourne régulièrement chez nous, et sera tête d’affiche au Zénith de Paris le 7 octobre prochain.
Un concert au cours duquel Powerwolf ne manquera pas de jouer (en version française ?) son dernier single en date, « Beast of Gévaudan », consacré, comme son nom l’indique, à ce fait divers du XVIIIe siècle. Un des grands moments du dernier disque, lequel propose, via des titres courts (le plus long culmine à 4 minutes 23), onze chansons bâties sur des riffs entraînants et des chœurs puissants, la marque de fabrique des musiciens. Ces derniers ne s’apprécient jamais mieux que sur scène, Powerwolf affichant maquillages et costumes impressionnants, en plus d’un indéniable sens du décorum. Rencontre avec Falk Maria Schlegel, claviériste.
Avant de sortir ce nouvel album studio, vous avez proposé un best of, et réédité votre disque « Metallum Nostrum », de 2015. C’était un moyen de vous procurer quelques vacances ?
FALK MARIA SCHLEGEL. Après nos précédents albums studio, nous avons toujours effectué de longues tournées. En France, où nous marchons très bien, c’est notre plus gros marché après l’Allemagne, mais aussi en Russie ou en Amérique du Sud. C’est ça notre routine, beaucoup de concerts après la sortie d’un disque. Mais c’est vrai que, là, il s’est écoulé environ un an et demi, ce qui nous a permis de composer de nouvelles chansons. Nous sommes toujours occupés, nous ne nous ennuyons jamais. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai eu de vraies vacances, à ne rien faire !
Votre dossier de presse est très enthousiaste à propos de votre nouvel album, parlant d’un « nouveau chapitre » ou d’une « avancée stylistique sans précédent ». Vous confirmez ?
J’aime ce genre de commentaires (rires). On vient juste de finir l’album. Et c’est maintenant la période où on nous demande d’expliquer ce qu’on a voulu faire. Bien entendu, on ne sortirait jamais quelque chose dont on ne serait pas satisfait ! Une semaine avant le début de l’enregistrement, les mesures de confinement ont commencé et c’est devenu très dur de travailler. C’est pour cela que, quand nous avons fini le disque, tout le monde était très enthousiaste.
Le premier single de votre nouveau disque s’appelle « Beast of Gévaudan », et puise donc son inspiration dans l’histoire de France. Pouvez-vous nous en raconter la genèse ?
Powerwolf s’inspire beaucoup pour ses chansons de faits historiques, de légendes, de mythes religieux. Et nous habitons près de la frontière française. Nous avions déjà l’idée depuis une dizaine d’années de faire quelque chose avec l’histoire de la bête du Gévaudan, mais nous n’avions pas la chanson qui pouvait aller avec. Nous en avons réalisé une version française. François Blanc, qui est journaliste dans la presse rock et est aussi un bon ami depuis des années, nous a aidés à écrire les paroles. Nous avons essayé de les traduire nous-mêmes en français, mais nous n’étions pas sûrs du résultat. Quelque part, c’est aussi une manière de rendre hommage à nos fans en France.
Ce nouvel album comporte donc une chanson évoquant la France, mais aussi une autre qui se passe en Irlande, une autre en Roumanie. On n’avait jamais autant voyagé dans un de vos albums auparavant. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Ça s’est juste passé comme ça, ce n’était pas prévu. En tout cas, ce n’était pas un concept prévu à l’avance. Si vous voulez lire les paroles en détail, et y trouver des similitudes, libre à vous, mais ce n’est pas vraiment ce que nous voulions faire. Notre but, c’est le divertissement, nous sommes un groupe de scène.
Vos chansons sont toutes assez courtes, alors qu’autrefois vous proposiez de longues pièces ambitieuses…
Ces longs morceaux étaient souvent situés en fin d’album, comme une sorte de voyage dans lequel on emmène l’auditeur. Cette fois, on a choisi de mettre notre titre un peu plus ambitieux, la ballade « Alive or Undead », en milieu d’album, entre deux passages bien costauds. Ce n’était pas vraiment prémédité, nous l’avons senti comme ça, mais peut-être que sur le prochain album, il y aura un titre long qui clôturera à nouveau le disque.
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