Sortie en mai 2012 d'un coffret CD/DVD live intitulé Escale à Ch'tiland enregistré au Théâtre Sébastopol de Lille, le 19 mars 2010 :
"Pour célébrer dignement sa "quarantaine rugissante", ANGE a vu les choses en grand et nous offre pour la première
fois l'intégralité (ou presque) de son show sur un double-CD live, en plus de son traditionnel DVD : signe qui ne trompe
pas, comme tous ses meilleurs live, la pochette, magnifique, est superbement illustrée par le pendant visuel de ANGE,
l'indispensable Phil UMBDENSTOCK. C'est peu de dire que l'objet est magnifique, tant le groupe et son entourage se
sont défoncés pour nous offrir le plus bel album possible, et on peut se dire que le pari est réussi tant le résultat est
probant. En effet, le groupe semble avoir tiré les leçons des écueils comme des excès de la tournée précédente en
nous proposant un set cinq étoiles, capté au théâtre Sébastopol de Lille (où ses fans sont réputés pour être les plus
fervents...) qui, anniversaire oblige, couvre l'intégralité de son immense carrière, montant en puissance, multipliant les
temps forts et les morceaux de bravoure sans laisser le temps à la pression de retomber, le tout sans faute de timing : en
soi un sacré tour de force.
Etrange choix d'ouverture que sont "Ces gens-là", habituellement abonné au final, puis "Le Cimetière des Arlequins",
introduit pour l'occasion par son final wagnérien ; un titre plutôt sombre et atmosphérique pour débuter un concert : mais
ANGE aime surprendre son monde et l'effet n'en est que décuplé quand débarquent "Les Yeux d'un Fou" sur fond de
séquence électronique, morceau dynamique s'il en est, qui permet à Tristan de s'illustrer brillamment en tant que
frontman (on en a que davantage envie de l'entendre s'essayer à des morceaux plus rock !...) tandis que les guitares de
Hassan se font plus tranchantes que jamais ! Un petit tour à bord de "la Voiture à Eau" nous invite à rêver le rêve, puis
c'est au "Marchand de Planètes" de revenir d'entre les étoiles dans la version revisitée orientale de 97 pour nous
emmener jusque "Sur la Trace des Fées"... Et puis soudain, il est déjà "Neuf Heures" : un choix de titre plus que
judicieux sur lequel Tristan excelle dans le registre intimiste qu'on lui connait.
L'image est à la hauteur du son : nette, précise et sans bavure ! Le groupe, au taquet, ne semble pas plus intimidé que
cela par la présence des caméras. Si le jeu de lumière est plutôt sobre, l'éclairage chaleureux permet de suivre le set
comme si on y était par un jeu d'astucieux cadrages (derrière la batterie de Benoit !...), on n'en perd pas une miette !
Cette tournée étant également la dernière de Caro la transformiste, tour à tour angoissante et vénéneuse sur "Le
Cimetière...", facétieuse et poétique, irrésistible dans son interprétation façon titi parisien de "Fou" ; un grand moment
de dérision !... Ou bien encore dans la peau d'un inquiétant vieillard sur le dantesque "Vieux de la Montagne" qui nous
rappelle aux toutes premières heures de l'Ange belfortain. Le son est énorme ! Tellurique !... Puis le poignant "Couleurs
en Colère" fustige l'intolérance et la bêtise humaine de quelques "Enfants du Hasard"... "Capitaine Coeur-de-Miel" est
également de retour, toutes voiles dehors.
Alors bien sûr, Ange revisite son passé et dresse un tour d'horizon de sa prolifique carrière ; mais de quelle manière !
Seuls témoins de son dernier album en date, "Hors-la-Loi", "L'oeil et l'Ouïe" ainsi que "Les Collines Roses" (en version
audio, en lieu et place de "Fou" sur la version CD) : l'incontournable "Hymne à la Vie" est l'occasion de saluer tous les
membres d'équipage qui ont arpenté le vaisseau ANGE. Enfin, Christian au comble de l'émotion gratifie son publique
fidèle de trois rappels en versions acoustique ; "Shéhérazade", "Le Ballon de Billy" et bien sûr l'immortelle "Ode à
Emile"... Les frustrations, somme toutes relatives, sont rares ; on aurait aimé avoir la version audio de "Fou" et les
images des "Collines Roses" ; on aurait aimé "Bivouac", également interprété sur la deuxième partie de la tournée ; il
n'en demeure pas moins un live majeur explosant de générosité tant cette nouvelle livraison offre enfin un pendant
idéal au référentiel « Tour de la Question » auquel on aurait souhaité un semblable écrin."
Merci à Progressive-area et à Wizee.