KISS : Paris, Bercy, 7/6/22
C'est entériné, Kiss ne réapparaitra plus chez nous et c'est donc en famille que nous nous rendons "de concert" pour fêter cet évènement appelé à devenir historique dans un futur proche. Oui, Kiss, il faut les avoir vus au moins une fois dans sa vie parce qu'un show, c'est plus qu'un concert, c'est une véritable fête. En même temps, "fêter" n'est certes pas le mot approprié pour qualifier ce départ car bien évidemment, ne plus revoir un groupe qui vous a accompagné tout au long de votre parcours de vie, vous saisit imparablement d'une certaine mélancolie. Ce qui est mon cas et cela, je n'ai de cesse de le ressasser, bien avant d'écouter Led Zeppelin, Deep Purple, Thin Lizzy et Black Sabbath, Kiss et ses maquillages, ses shows impressionnants et telluriques fidèlement retranscrits sur Alive et Alive II m'ont tout simplement bluffé et impressionné. Je n'attendais qu'une chose, c'était enfin de les voir. Chose qui fut faite en 1996 lors du Reunion Tour. Pourquoi pas avant ? 76 à l'Olympia, j'étais trop jeune (remarquez, j'aurais pu faire comme un pote qui, du haut de ses 16 ans avait fugué pour se rendre à ce tout premier concert parisien). Ensuite, je n'y suis pas allé pour la bonne et simple raison que la période 80's (donc non maquillée) m'a littéralement ennuyé (notamment juste après Lick It Up, un très bon album soit dit en passant). Je n'avais prêté aucune attention non plus à des albums comme Animalize et Asylum.
Kiss, pour moi, c'était avec les maquillages et tout le barnum. Bref, le show de "ouf" comme disent les jeunes d'aujourd'hui. Par la suite, il y aura 1999 et 2015. Je sais, ça ne fait pas tant que ça (en plus, j'avais loupé 2008 où Paul Stanley s'était acquitté d'une prestation décevante vocalement parlant alors que j'avais écouté le live sorti à l'issu du concert). Finalement, je ne regrettais pas de ne pas y être allé.
J'aimais également cet aspect mystérieux les concernant dans le fait qu'on ne connaissait pas leurs véritables visages. Tout un ensemble de paramètres qui m'a fait aimer le gang de New York et ce, depuis plus de 45 ans. Alors oui, il fallait pour cette dernière salve que j'emmène mes deux filles et mon beau-frère, lui aussi fan depuis très longtemps mais qui n'avait jamais eu l'opportunité d'assister à l'un de leurs concerts. C'était donc leur ultime chance.
Blacky qui ne vient plus beaucoup par ici, m'avait confié la mission suivante : dénicher un tour programme de ce End Of The Road Tour. N'arrivant que dans la soirée, j'avais au préalable dépêché l'ami Ponpon qui travaille à quelques encablures du POPB d'essayer d'en dénicher deux (un pour lui aussi) auprès des boutiques officielles installées autour de la salle. Sans succès malheureusement. Seconde tentative à mon arrivée aux alentours de 18h45. Chou blanc également. Tout simplement parce qu'il est en vente sur le site du groupe.
Pour ma part, je dois récupérer ma place auprès de François27 (le fugueur de 1976 et également un membre du BSF) qui a fait le déplacement depuis sa Normandie de coeur, un copain que je retrouve aux abords du POPB.
La 1ère partie est assurée par The Last Internationale, groupe originaire de New York, un combo, actif depuis 2008 qui puise ses influences dans de nombreux registres musicaux : Folk rock, Alternative rock, indie rock et punk blues selon Wiki. Ca peut paraître sympa sur un ou deux morceaux notamment le premier qui fut assez attractif. Au bout du 2ème, on commence à se lasser avec cette douloureuse impression que l'on écoute toujours le même titre. La chanteuse est jolie, et cela c'est un atout pour eux, le guitariste-soliste en fait pour sa part des tonnes assurant le show avec une certaine dextérité mais bon voilà, après plusieurs titres, ça devient lassant, du moins pour moi. Ceci dit, je leur laisserai une seconde chance en réécoutant leurs albums dans quelques temps.
A l'issue du set des New Yorkais, on nous annonce une entracte de 30 mn qui se prolongera jusqu'à 45 mn. C'est long, très long même car près de nous, certains, déjà fortement avinés se font remarquer, mettant mal à l'aise certains membres de ma famille. D'ailleurs, et pourtant, je fais des concerts depuis plus de 40 ans, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas assisté à ce genre de scène. Le fait de venir bourré à un concert m'a toujours énervé.
Sinon, les lumières s'éteignent enfin, la voix de Gene Simmons résonne dans l'enceinte du vieux POPB ("Helloooo Pariiiis, you want the best, you've got the best. This is the hottest band in the world, Kiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiss !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"). Les voilà donc enfin qui débarquent sur une version endiablée de Detroit Rock City ponctuée d'effets pyrotechniques à tout va. Paul Stanley chante bien, ça change donc de 2008. Après une tirade de Stanley manifestant son enthousiasme d'être dans la capitale du romantisme, on embraye sur un Shout It Loud et un Deuce en pleine face, délivrés respectivement dans une version à couper le souffle à tel point que dans un premier temps la fosse chavire déjà et que dans un second temps, l'un des voisins avinés (lui aussi aussi, il chavire et même par moments, il tangue dangereusement à tel point qu'on a même envie à un moment donné de mettre les voiles) en vient presque aux mains avec un photographe quelque peu aventureux, ce dernier désirant s'avancer pour prendre quelques clichés.
Le ton est donné car Kiss est en guerre et War Machine qui a repris du service depuis 2012 après une période de 8 ans sans être interprété, semble être réintégré de façon définitive dans ce Farewell tour. Son tempo véritablement pachydermique, martèle nos vieilles esgourdes de sexagénaire confirmé et là, on se dit que la puissance de feu du groupe est toujours là. La puissance de feu, c'est d'ailleurs Gene qui s'en sort le mieux, lui qui crache mieux ses flammèches mieux que n'importe qui.
Adepte des refrains accrocheurs, on le sait tous, Kiss en balance quatre d'affilée grâce aux classiques que sont Heaven's On Fire, I Love It Loud, Say Yeah et Cold Gin que le public reprend en choeur. Il faut vraiment être hermétique pour qu'ils ne vous trottent pas dans la tête. Nos voisins hispaniques avinés, davantage préoccupés par le fait de faire ch...le monde en profitent de plus belle pour bousculer leur entourage via un pogo complètement désordonné. Il y en a deux que je repousse de façon que nous qualifierons "d'énergique". Tellement bourrés, ils ne se sont même pas aperçus d'ailleurs qui les poussait vigoureusement. Rien à battre car je reconnais que j'étais prêt à en découdre. P*****, il était chaud, le Phil......
Revenons donc au concert et notamment sur Cold Gin qui débouche sur un long solo absolument quelconque du père Thayer. Qu'il est loin le temps où Ace faisait sortir de la fumée de sa guitare.
Lick It Up et son refrain imparable relancent la machine de guerre, il le fallait. Dans cette interprétation, le groupe est accompagné par des effets pyrotechniques résolument destinés à impressionner le public parisien et là, c'est le cas. On sent même par moments, la chaleur qui s'en échappe. Rammstein n'a qu'à bien se tenir, c'est évident. Le son est évidemment énorme, étonnant d'ailleurs pour Bercy qui n'a jamais été doté d'une acoustique exceptionnelle. Pour ce qui concerne Lick It Up, celui-ci s'avère être toujours aussi enthousiasmant, l'assistance reprenant avec force ce refrain devenu avec le temps un incontournable avec les années. Moi, j'aime Calling Dr. Love et son riff certes sans originalité mais tellement efficace. La paire Stanley/Simmons en profite en intro pour s'envoyer des p'tites vannes parfois scabreuses mais bienveillantes. L'ambiance retombe un peu avec Tears Are Falling et Psycho Circus suivis néanmoins du superbe solo de batterie d'Eric Singer. Assez convenu certes, le célèbre batteur nous propose une prestation bien sympa avec une plateforme qui monte puis exhorte le public qui lui répond aussitôt. Du coup, on aurait aimé ensuite ou plutôt simultanément une version de 100,000 Years de Alive mais là, nous avons juste droit à un court extrait instrumental de ce superbe titre. Et là, c'est quand même frustrant.
Par contre, le show de Gene (qui martyrise plus sa basse plutôt que d'en jouer) lorsqu'il vient cracher ses litres de pseudo-hémoglobine est quant à lui loin d'être frustrant. Durant les concerts de Kiss que j'ai pu voir, je l'avoue, cela a toujours été l'un de mes moments favoris. On a un public qui, littéralement, chavire surtout lorsque notre héros s'envole ensuite au dessus de la foule en délire. Bref, le fun absolu avant un morceau qui, certainement, fait partie de mes titres préférés du groupe toutes périodes confondues (bien loin devant le méga-tube I Was Made For Loving You) à savoir God Of Thunder issu de Destroyer. Sa rythmique de plomb en est presque oppressante, accompagnée qu'elle est par le chant caverneux de Simmons, toujours perché sur sa petite plateforme. Grand moment assurément. MON MOMENT !!!!!!
C'est ensuite au tour de Paul Stanley de recueillir les faveurs du public puisqu'il rejoint, accroché à un filin au dessus du public, une mini-scène où il se fend d'un Love Gun franchement dévastateur qui, sans répit, s'enchaîne directement avec un I Was Made For Loving You qui m'a toujours fait l'effet d'une mayonnaise qui ne prend pas et qui ne prendra jamais en ce qui me concerne. Beaucoup de fans sont venus vers Kiss avec Dynasty et ce tube planétaire que j'ai assimilé à une pure trahison. Moi, j'y suis venu avec Alive quatre ans plus tôt. Bref, pas la même approche, on va dire. Mais bon en même temps, avec les années, j'ai fini par l'assimiler même si.....
Heureusement, on revient aux choses sérieuses avec un Black Diamond puissant et étiré pour mon grand plaisir et qui se conclut dans un final étourdissant. Explosions, feux d'artifice sont au menu et là, le groupe sort l'artillerie lourde. Une première sortie magistrale avant l'ultime blitzkrieg.
En effet, quelques instants plus tard, Eric Singer revient seul pour s'acquitter d'un émouvant Beth en lieu et place de Peter Criss qui, sur les derniers temps de sa présence au sein du groupe, éprouvait certaines difficultés à l'interpréter. On ne pouvait pas échapper non plus comme en 2015 au moment où Kiss s'empresse d'interpréter un Do You Love Me particulièrement appuyé pour finir sur le hit Rock And Roll All Night qui, comme d'habitude, est accompagné de guirlandes, de confettis et d'effets pyrotechniques. On en a plein les cheveux, plein les mirettes (j'avais prévenu mes filles, elles acquiesceront par la suite) c'est la fête absolue qui couronne une carrière exceptionnelle d'un groupe qui l'est tout autant. Une tournée d'adieu dont on se souviendra assurément et qui, espérons-le, aboutira à la sortie d'un album live en bonne et due forme. Théoriquement, ce sera prévu à l'issue du tout dernier concert qui se tiendra chez eux au Madison Square Garden de New York avec souhaitons-le, un retour sur les tout derniers morceaux du line up originel. Merci donc pour toutes les joies que vous m'(nous) avez apportées et bonne retraite à vous......Merci infiniment.....
Detroit Rock City
Shout It Out Loud
Deuce
War Machine
Heaven's On Fire
I Love It Loud
Say Yeah
Cold Gin
(Guitar Solo)
Lick It Up
Calling Dr. Love
Tears Are Falling
Psycho Circus
(Drum Solo)
100,000 Years
(Bass Solo)
God Of Thunder
Love Gun
I Was Made For Lovin' You
Black Diamond
Encore :
Beth
Do You Love Me
Rock And Roll All Nite
Outro : God Gave Rock 'n' Roll To You