Un nouvel album , des spectacles et des expositions, marquent le 50e anniversaire d'Astérix et de sa bande de Gaulois.Déjà
50 ans et le ciel ne leur est pas encore tombé sur la tête. Toujours
aussi irréductibles, Astérix et sa bande de Gaulois fêtent leurs
cinquante ans avec un 34ème album qui sort jeudi 22 octobre,
"L'anniversaire d'Astérix et Obélix, le livre d'or" (Ed. Albert René),
à quelques jours de l'anniversaire. Albert Uderzo, l'un de ses auteurs
avec René Goscinny, réalise à cette occasion un recueil d'histoires
courtes qui sortira simultanément dans quinze pays, avec un tirage
pharaonique de 3,5 millions d'exemplaires, dont 1,1 millions pour la
France. "J'ai voulu faire en sorte que tous les personnages qui sont
apparus dans ces albums puissent réagir à cet anniversaire", a expliqué
le dessinateur qui a repris seul la série après la disparition du
scénariste René Goscinny en 1977. En effet, chaque personnage phare de
la BD cherchera une idée de cadeau ou adressera un message à Astérix et
Obélix.
C'était le 29 octobre 1959, Astérix Gaulois aux
moustaches jaunies, apparait dans le numéro 1 du journal Pilote. Deux
mois plus tôt, dans un immeuble HLM de Bobigny, René Goscinny et Albert
Uderzo imaginent les Gaulois : un petit, un gros, un chef de village,
un druide, un barde… Deux ans plus tard, le premier album est publié à
6.000 exemplaires. Le succès est immédiat. Astérix et ses Gaulois
entrent dans la vie des Français et l'hebdomadaire L'Express titre en
septembre 1966 sur "Le phénomène Astérix"
Goscinny, issu d'une
famille d'origine juive polonaise, et Uderzo, le fils d'un couple
d'immigrés italiens, ont créé une mythologie française. Dans la France
des années 1960 qui a porté le général de Gaulle au pouvoir, Astérix
devient le symbole de la fierté retrouvée, du petit qui refuse de se
soumettre et résiste aux puissants. Un ou deux albums paraissent alors
chaque année et la série quitte peu à peu le créneau méprisé de la BD
pour enfants pour toucher le grand public. C'est l'époque de "La serpe
d'or", du "Tour de Gaule", d'"Astérix et Cléopâtre" et des premiers
films d'animation. A partir de 1967, le premier tirage de chaque album
dépasse le million d'exemplaires.
Et le plus étonnant, c'est que
ça marche aussi à l'étranger. En 50 ans, plus de 325 millions d'albums
d'Astérix ont été vendus dans le monde et la série a été traduite dans
107 langues et dialectes. Pour son 50è anniversaire, le quotidien El
Mundo a publié un dessin humoristique représentant le fameux banquet
gaulois. Avec dans un coin la tête du président du Conseil italien
Silvio Berlusconi qui s'exclame : "Une fête sans filles ? Ils sont fous
ces Gaulois".
Un succès phénoménal, qui a bien failli prendre fin en
novembre 1977, avec la mort subite de René Goscinny, le scénariste qui
incarnait l'"esprit" Astérix avec ses formules magiques - "Ils sont
fous ces Romains !", "Non, je ne suis pas gros..." - qui restent dans
toutes les têtes.
Albert Uderzo décide alors de reprendre seul la
série et rajoutera en 30 ans dix titres à la collection. Avec de belles
réussites, et ce qu'il considère lui même comme un ratage, "Le ciel lui
tombe sur la tête" en 2005.
Le Parc Astérix, qui a fêté ses 20
ans en mars, fut le premier grand parc de loisirs à voir le jour en
France, avant même Disneyland, prolongeant le succès de la BD dans une
nouvelle activité lucrative. Véritable "machine à cash" pour les
spécialistes du tourisme, le parc du guerrier moustachu a pu
s'enorgueillir "pendant longtemps de la rentabilité la plus forte du
secteur", avec trois à quatre millions d'euros de bénéfices chaque
année. A la fin des années 1990, le cinéma relance même la série avec
trois longs métrages, dont "Mission Cléopâtre", qui rassembleront plus
de 60 millions de spectateurs dans le monde.
Le phénomène
Astérix suscite bien sûr les convoitises et les propositions affluent
pour reprendre la série. Fin 2008, Uderzo décide de vendre à Hachette
Livres les éditions Albert René qu'il a créées en 1979. Astérix quitte
alors la rubrique BD pour la chronique judiciaire, le temps d'un
douloureux conflit entre le dessinateur et sa fille unique Sylvie sur
les conditions de la vente.
En vendant à Hachette Livres, Albert
Uderzo, qui est âgé de 82 ans, a également accepté que les aventures
d'Astérix se poursuivent après sa disparition. Il a même mis deux
dessinateurs sur le coup, Frédéric et Thierry Mébarki qui travaillent
avec lui depuis plus de 25 ans. Reste à trouver le scénariste qui
relèvera le défi.
(Nouvelobs.com)