Nombre de messages : 60881 Age : 62 Localisation : 9 cube Groupe préféré : THIN LIZZY / LED ZEPPELIN / BLACK SABBATH /DEEP PURPLE / AC/DC / WHITESNAKE / UFO Date d'inscription : 28/04/2008
Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 3 Déc - 7:40
Voici ci-dessous la présentation effectuée lors du Club d'écoute musicale s'étant tenu hier le 2 décembre 2017 à la Bibliothèque Georges Pérec de Gagny :
Tout d'abord, je voudrais rendre un vibrant hommage à Malcolm Young, guitariste rythmique d'AC/DC parti vers d'autres cieux le 18 novembre dernier. Salut Malcolm...
Un groupe qui se fait appeler Les "Pilules du Blues", c'est qu'il a derrière la tête d'entreprendre une thérapie..........de groupe, non ? Eh ma foi, force est de reconnaître que nos quatre compères ont mené leur entreprise "avec brio" comme pourrait l'affirmer un Daniel Auteuil au pas de course.
Créé en 2011 à Örebro en Suède, le groupe composé de la belle Elin Larsson et ses jambes de rêve au chant, Zack Anderson et son demi-frère respectivement bassiste et batteur puis plus tard du petit "Frenchie" Dorian Sorriaux rencontré pendant une tournée française, se taille une solide réputation de musiciens talentueux.
Oeuvrant dans un délicieux cocktail de blues rock, rock psychédélique et soul rock, le combo enregistre donc une démo sur Crusher Records en 2011, qui est également diffusée sur Youtube attirant ainsi l'attention d'un très jeune guitariste breton âgé de seulement 16 ans, Dorian Sorriaux. La rencontre a lieu durant la tournée française qui suit. Et là, c'est l'osmose parfaite après quelques jams et c'est donc très logiquement que le jeune prodige rejoint les Suédois afin de finaliser leur entente et leur collaboration ô combien fructueuse. L'arrivée de Dorian Sorriaux tombe finalement "Pills" Poil. Les Suédois en sont tellement perturbés que lors d'une tournée en Espagne en 2012, tournée qui faisait la promotion de l'EP Bliss qu'ils en oublient notre Dorian national sur une aire d'autoroute alors que ce dernier vêtu d'un simple maillot de bain, sans argent et portable, s'était rendu aux toilettes. Pas très "Sorriaux" tout ça.
2013 est une année importante car le groupe se forge une solide réputation live et ce, grâce notamment à la talentueuse vocaliste Elin Larsson qui éblouit les différentes assistances devant lesquelles elle se produit. La jolie Elin ensorcelle son monde et ce, grâce à sa voix très rocailleuse et très fruitée à la fois. Au final, ça se déguste comme une "Poire Belle Elin".....
Tout s'accélère l'année suivante avec la parution d'un premier album éponyme qui leur fait franchir un cap puisque les Blues Pills se produisent au célèbre Rockpalast d'où est tiré un EP live.
C'est aussi l'année que choisit Cory Berry pour quitter le navire. Le groupe est sous le "Chuck" mais se reprend vite pour engager un local. Vous excuserez l'imperfection de mon accent suédois puisqu'il se nomme André (là, ça va...) Kvarström.
Prenant donc le temps de bien s'accorder, le groupe enregistre un autre album live sobrement intitulé Live capté lors d'une prestation au Freak Valley Festival, un album qui va assoir plus que confortablement le statut et la réputation du groupe.
Tournées incessantes, prestations incendiaires rythment le quotidien du groupe qui publie en 2016 un deuxième opus intitulé Lady In Gold, un album jugé peut-être hâtivement de façon péjorative par certains alors qu'au contraire, il recèle de pépites à la fois funk et soul. Un album donc attachant qui fait évoluer le combo vers quelque chose de plus rythmé et de plus frais aussi.
La tournée qui suit passe par un concert au Trianon le 30 octobre 2016 donnant ainsi lieu à l'enregistrement d'un troisième album live intitulé Lady In Gold - Live In Paris, concert auquel votre serviteur assista avec délectation.
J'ai donc choisi de vous présenter le morceau Bad Talkers au rythme effréné et saccadé, un titre qui vous fera entrer dans l'univers qui vous fera entrer dans l'univers parfois épileptique du combo. "Allez, come on Eilin !!!!!" Nous sommes tout ouïe car c'est là notre meilleure "théra-Pills"....
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 4 Fév - 11:51
Voici donc la sélection choisie par Régis pour la sélection du Club d'écoute musicale du 3/2/18, séance axée autour du thème "Musique et Paysages" :
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 7 Avr - 17:51
Voici donc le verbatim de ma présentation au Club d'écoute musicale "La Puce à l'Oreille" du 7/4/18
Tout d'abord, je voudrais rendre un hommage appuyé à ce chanteur immense que fut Jacques Higelin, celui qui m'a tant accompagné lors de périodes un peu compliquées dans mon existence, me gavant alors du triple live A Mogador. Donc, voilà Jacquot, tu es parti mais surtout, "ne te retourne pas" mais tu nous manques déjà.
DELTA DEEP
Delta Deep ? Je comprendrai fort aisément que ce nom ne vous dise rien. Cependant, certains de ses membres sont dotés d'une certaine renommée. Phil Collen dans un premier temps qui officie au sein de la méga-multinationale Def Leppard et ce, depuis 1982 puis Robert Deleo dans un second temps, bassiste quant à lui de Stone Temple Pilots, groupe formé au début des années 90 en compagnie du chanteur Scott Weiland décédé en 2005.
Etonnante donc, cette association entre deux musiciens provenant de deux milieux quand même différents mais qui, au final, n'ont qu'une seule préoccupation ; le blues, le vrai, le retour aux sources auquel tout musicien aspire à un moment donné.
Ce groupe devient rapidement une "affaire de famille" puisque s'y ajoute Debbi Blackwell-Cook au chant, ci-devant belle-maman de notre ami Collen. A noter que notre Debbi, elle quand même assuré les choeurs en compagnie de Luther Vandross et Michael Bubble puis fait partie d'un groupe The Jammers avec lequel elle obtint un hit Be Mine Tonight en 1985 absolument insipide. Bien ancré dans les années 80, on va dire.
Je vous ai dit qu'il s'agissait d'une "affaire de famille", n'est-ce pas et ce, depuis le début, non ? Tout commence donc le jour du mariage de Phil Collen avec sa belle Hélène (loin d'être une poire selon ses proches...) où Debbi s'empare du micro pour interpréter une version acoustique du Muddy Waters Blues de Paul Rodgers (le chanteur ô combien talentueux de Free et de Bad Company). Les convives alors présents demandèrent avec enthousiasme où ils pouvaient se procurer ce titre. Eh bien sur l'album du même nom du sieur Rodgers, disponilble à la Bibliothèque-Médiathèque Georges Pérec. d'autres morceaux surgissent du travail acharné émanant des membres du groupe. Ils ne cessent de penser à BB King, Jimi Hendrix, Little Richard mais aussi au son Motown. D'ailleurs pour certains titres, ça lorgne du côté de Mother's Finest, groupe que je vous avais présenté au Club d'écoute musicale il y a quelques mois.
Par le biais d'un ami, Chris Epting, Phil Collen rencontre Robert DeLeo qui, de son côté est un passionné de blues, de funk et du son Motown. L'osmose est telle qu'enregistrer un album ensemble s'avère être une évidence contre laquelle ils ne peuvent lutter. De cette association des titres émergent donc des titres comme Bang The Lid, Whisky, Shuffle Suite, titres qui vous en conviendrez, respectent véritablement l'esprit originel du blues. Le blues, c'est la souffrance, c'est l'alcool ingurgité en fortes quantités à tel point que lorsque l'on prête une oreille attentive aux morceaux pré-cités, les fantômes de Robert Johnson et de Muddy Waters semblent ressurgir de l'au-delà.
L'album sort donc en 2015 suivi trois ans plus tard d'un album live East Coast Live enregistré chez Daryl Hall, l'alter-ego de John Oates dans le duo Hall & Oates, deux franches réussites, s'il en est.
Permettez-moi ainsi de vous présenter le titre Bang The Lid qui reflète tout de go ce que je viens d'énoncer jusqu'alors.
Allez, je vous laisse en compagnie de nos amis butiner ce savoureux "Collen".
Dernière édition par Phil le Dim 8 Avr - 7:19, édité 2 fois
Frise-Poulet Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 7 Avr - 22:37
Merci mon Philounet c’est toujours un plaisir 👍👍
Jjk93 Communication Breakdown
Nombre de messages : 28 Age : 56 Groupe préféré : CCR Date d'inscription : 18/02/2013
Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 8 Avr - 1:10
Vous trouverez ci-dessous, le verbatim de ma présentation du disque de Nathaniel Rateliff & The Night Sweats « Tearing at the seam » dans le cadre du brunch musical du 07/04/2018
Il y a des règles à respecter dans les choix des coups de cœur. Comme pour le film « Fight Club », une des règles est de ne pas parler des règles. Par pur esprit de contradiction, je vais l’enfreindre. J’essaie tout d’abord de choisir des morceaux d’une durée raisonnable, c’est pour cela que j’ai éliminé le dernier opus du groupe « Black Rebel Motorcycle Club » avec des titres de 5 à 7 minutes qui prennent véritablement leur plein envol au bout de quatre minutes. J’essaie également de ne pas présenter un artiste dont nous n’avons déjà parlé. Et là c’est la double peine, car non seulement, j’avais présenté le deuxième album de Jonathan Wilson avec tambours, trompettes, majorettes puisqu’il s’appelait « Fanfare » mais son troisième album comporte un titre « Loving You » de 08 minutes 15. En hommage à Stephen Hawking, et sa brève histoire du temps, nous pourrions dire qu’une histoire d’amour de 8 minutes 15 c’est quand même court mais pour une chanson c’est long. Je vous recommande néanmoins fortement ces albums. Le disque de Nathaniel Rateliff n’est absolument pas un choix par défaut. C’est un nom à connaitre absolument dans le domaine du Rythm’n and Blues et de la Soul. Dans les sorties récentes, il y a eu quelques pépites, l’album posthume de Sharon Jones « Soul of a Woman », le nouveau James Hunter Six « Whatever It Takes », l’abum “Soul Power » de Curtis Harding produit par Danger Mouse J’y ajouterai le deuxième album d’Anderson East, qui a gardé le nord, et effectué des longues recherches puisqu’il a appelé son album « Encore ».
Nathaniel Rateliff est quant à lui loin d’être destiné à être musicien. Il est né le 7 octobre 1978 à Hermann (soit littéralement en allemand Monsieur Monsieur) dans le Missouri, Etat rural en plein centre des Etats-Unis, dont le nom signifie en langue Sioux « ceux qui ont construit des canoe ». C’est un état où la religion a énormément d’importance, ses parents lui faisant suivre une éducation religieuse stricte. Seules l’église et une musique liturgique allant toutefois jusqu’au gospel avaient droit de cité. Sa mère jouait de la guitare, son père de l’harmonica, mais des titres dans un style appelé folk ou rock chrétien. Un drame va changer le cours de sa vie. Lors de ses treize ans, son père est tué dans un accident de voiture. Les études ne font plus partie de ses priorités, il apprend à jouer de la guitare et de la batterie et rejoint un groupe de missionnaires qui enseignent les disciplines traditionnelles, mais surtout l’étude des textes religieux. Progressivement, il perd la foi. D’abord à 18 ans dans une mission d’évangélisation des indiens Hopi, il réalise qu’il ne peut convertir un peuple qui vit sur ses terres depuis toujours avec ses coutumes, et ne se trouve pas légitime pour changer leur vie. Puis dans le garage familial, il découvre une collection de disques de son père, composée d’albums de Van Morrison, Duane Allman, John Lee Hooker. Les grands chocs sont l’album « Imagine » de John Lennon et le quatrième opus de Led Zeppelin. Le choix de devenir musicien est une évidence. Paradoxalement, c’est en écoutant les nonnes et en empruntant l’escalier vers le paradis Stairway to Heaven qu’il perdit définitivement la foi. Avec son ami d’enfance Joseph Pope, cela ne s’invente pas, il quitte le Missouri pour Denver dans le Colorado. Il travaille comme ouvrier dans une usine de fabrique de plastique, puis devient jardinier. Parallèlement avec son ami, ils montent un groupe « Born in the flood » qui reprend des classiques du rock dans les petites salles. Nathaniel Rateliff s’impose par sa voix chaude et puissante. Il améliore sa technique vocale en étudiant les grands chanteurs de soul. Mais ce n’est pas dans ce genre musical qu’il va se faire connaître mais via le folk. Il monte un nouveau groupe « The Wheel » qui sort un album « Desire and Desolving Men » en 2007 qui rencontre un petit succès grâce à sa voix mais surtout sa qualité d’écriture. Il se fait remarquer par Brian Deck producteur de Chicago, qui lui propose de produire deux albums « In memory of loss » en 2010 et surtout « Falling Faster than You can Run », où il met son âme à nue. Il reçoit des critiques dithyrambiques. Tout le monde lui promet un immense succès et le résultat est immédiat: un échec cuisant. Un critique écrivit, ce fut le meilleur album de l’année que vous n’avez pas entendu.
C’est un retour à la case départ, il reprend son métier de jardinier, et va accomplir une profonde remise en question. Agé de trente six ans il va considérer que c’est sa dernière tentative pour accéder à un grand public. Musicalement, il propose une association entre le rock de the Band et la Soul de Sam & Dave tout en conservant son accent folk country. Une écriture introspective, qui ne peut être chantée avec force que par celui qui l’a composée. Quelques titres sont ainsi composés à la guitare, mais Nathaniel Rateliff les imagine transcendés par une section cuivre. Il chante pour la première fois « « I Need Never Get Old » lors d’un repas entre amis et le silence se fait à la fin de la chanson. Inquiet, il demande ce qu’ils pensent et Jim Pope lui répond « c’est la première fois que je t’entends chanter ce que tu es vraiment ». Les deux amis s’associent à des musiciens de Denver, et forment ainsi un groupe « Nathaniel Rateliff and the Night Sweats ». La majorité des titres est composée en deux semaines et la maquette envoyée au prestigieux label Stax à Memphis. Le nom du label provient de la contraction de ses deux fondateurs Jim Stewart et sa sœur Estelle Axton (St et Ax). Le son Stax appelé « Deep Soul » vient du groupe musical maison « Booker T. & the MG's » qui va accompagner toutes les vedettes Otis Reding, Wilson Pickett, Rufus Thomas. Le label avait disparu en 1975 mais le nom a été repris en 2007.
L’album sort le 21 août 2015. Il est porté par le titre « SOB » qui est un acronyme peu amène signifiant que la mère de l’interlocuteur exerce une profession tarifée en échange de ses charmes. La chanson, raconte l’ivresse jusqu’au boutiste, d’un homme dans un bar, qui vient d’être quitté par sa femme. Toutefois, dans la forme, la musique est explosive avec un Rhythm and blues hypervitaminé. Nathaniel Rateliff est invité dans le show de Jimmy Fallon qui ne tarit pas d’éloges, et le groupe livre une prestation qui a provoqué une alerte sismique émise par le service géologique de Menio Park en Californie. Le succès ne se fait plus attendre. Le clip, hommage, à la scène finale des Blues Brothers dans une prison, est vu sur Youtube plus de 20 millions de fois. Les ventes sont spectaculaires. Le groupe donne plus de 200 concerts. Le point d’orgue de ces concerts est un disque live enregistré à Red Rocks qui s’appelle donc « Live at Red Rocks ». L’album sorti il y a un mois, « Tearing at the Seams » a eu une gestation plus longue, des titres écrits sur deux ans, sur la route, chez lui, lors de séances avec son groupe, offre un spectre beaucoup plus large des qualités de l’artiste. Nathaniel Rateliff fait appel au producteur Richard Swift pour rendre l’album plus homogène et apporte une modernité. Richard Swift est le bassiste du groupe de Rock « The Shins », accompagne les Black Keys dans leur tournée et étant une flèche dans son domaine, il a rejoint tout naturellement « The Arcs » le groupe de Dan Auerbach.
« Intro » qui en toute logique est le septième titre de l’album évoque musicalement, l’entrée sur scène de James Brown, sept musiciens, des cuivres rutilants et puissants, un solo de trompette, suivi par un solo d’orgue Hammond, l’arrivée du chanteur commençant par un rire diabolique façon Screaming Jay Hawkins. « Shoe Boot » évoque les grands titres d’Isaac Hayes et des films de la Blaxploitation, « A little Honey » est composé de couplets soul et un refrain Rythm and blues. « Say it Louder » rappelle les plus grands titres soul de « Huey Lewis and the News ». « Babe I know » évoque Ray Charles période « Georgia on my Mind ».
Le titre de l’album « Tearing at the seams » est une métaphore sur la séparation rendue inévitable malgré toutes les tentatives de rapprochement. Pour être raccord avec les couleurs chatoyantes de la pochette (portait noir et blanc sur fond noir), je vous propose d’écouter « You Worry Me » (tu m’inquiètes), le titre le plus modernisé de l’album avec son riff de guitare entêtant et son pont musical et vocal remarquable. Même si Nathaniel Rateliff n’est pas de la famille d’Harry Potter, Daniel Radcliffe, j’espère que vous vous laisserez envoûter par les sorts du nouveau sorcier de la soul.
Phil Admin
Nombre de messages : 60881 Age : 62 Localisation : 9 cube Groupe préféré : THIN LIZZY / LED ZEPPELIN / BLACK SABBATH /DEEP PURPLE / AC/DC / WHITESNAKE / UFO Date d'inscription : 28/04/2008
Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 8 Avr - 8:10
Merci mon JJ pour cette superbe intervention au Club d'écoute musicale !!!!!!
Killsark Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Lun 9 Avr - 9:10
Merci les gars @Phil: Pour la "poire belle-Hélène" et le Collen butiné: 0+0 = ??
Phil Admin
Nombre de messages : 60881 Age : 62 Localisation : 9 cube Groupe préféré : THIN LIZZY / LED ZEPPELIN / BLACK SABBATH /DEEP PURPLE / AC/DC / WHITESNAKE / UFO Date d'inscription : 28/04/2008
Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 9 Juin - 21:04
Voici donc le verbatim de ma présentation au Club d'écoute musicale "La Puce à l'Oreille" du 9/6/18 :
ERIC CLAPTON / STEVE WINWOOD : Live From Madison Square Garden
Retracer en quelques minutes les carrières exemplaires de nos deux amis, Eric Clapton et Steve Winwood relève de la pure chimère. En effet, ceux-ci ont eu une influence majeure sur le paysage musical britannique mais aussi outre-Atlantique à partir des années 60 qu'il est impossible de tout passer en revue à moins que Régis ne nous invite tous à diner nous offrant en dessert la plus délicieuse des crèmes de marrons.
Commençons par le moins connu des deux : Steve Winwood. Il voit le jour à Birmingham le 12 mai 1948. Très jeune, la scène rhythm & blues le titille et très vite, il apprend l'orgue Hammond et la guitare pour reproduire le plus fidèlement les standards du blues immortalisés par Muddy Waters, T-Bone Walker, John Lee Hooker et consorts.
Il se révèle être un un multi-instrumentiste hors-pair et en compagnie de son frère Muff, il intègre le Spencer Davis Group en 1963. Doté d'un talent incontestable, il compose les hits Gimme Some Lovin' et I'm A Man.
Ne désirant pas s'arrêter en si bon chemin, il quitte le groupe pour s'orienter vers un terrain plus psychédélique mâtiné de blues, de rock et de jazz. Cela prend la forme du groupe Traffic composé de Jim Capaldi à la batterie, Dave Mason à la guitare et au chant ainsi que notre ami Steve Winwood. Deux albums, Mr Fantasy (1967) et Traffic (1968) verront le jour mais aussi deux fructueuses tournées sous la coupe de l'emblématique manager Chris Blackwell, fondateur du label reggae Island Records. Suite à quelques tensions au sein du groupe, certains ayant "poussé le bouchon un peu loin", Traffic se sépare en 1969.
C'est à cette période que Winwood rencontre Clapton avec qui il décide de s'associer pour former Blind Faith. Ginger Baker, l'ex-Cream est également de la partie. Le fruit de leur collaboration se concrétise sous la forme d'un album resté célèbre pour sa pochette censurée par les Etats-Unis où l'on voit une fillette de 14 ans topless qui tient un avion dans sa main droite. Resté aussi célèbre pour le hit qu'il contient à savoir Can't Find My Way Home. Assimilé à un pastiche de Cream par la presse, nos deux amis cessent l'aventure Blind Faith après la tournée faisant la promotion de l'album.
Chacun repart ainsi de son côté. Steve Winwood remonte Traffic pour enregistrer un album live demeuré légendaire. Intitulé On The Road, celui-ci fait la part belle aux improvisations des membres du groupe. Et puis, c'est une carrière solo au demeurant intéressante et ce, grâce à des albums comme Arc Of A Diver (1980) et Roll With It en 1988 qui suit.
Je ne vais pas trop m'étendre sur Eric Clapton dont la carrière exemplaire s'il en est, a influencé bon nombre de guitaristes. Entre les Yardbirds entre 1963 et 1965, John Mayall et les Bluesbreakers au sein duquel il resta un an, le power trio Cream entre 66 et 68, l'éphémère Blind Faith en 69 en compagnie de Steve Winwood, Delaney Bonnie & Friends en 69 et 70 puis Derek And The Dominos dans la foulée, Eric Clapton suscite encore aujourd'hui une profonde admiration et ce, malgré les années noires traversées par notre homme à partir de 1971.
En effet, une déception amoureuse liée à Patty Boyd, la compagne de George Harrison, le touche. "Ce n'est pas du gâteau" pour Eric car "Patty se rit" de lui. Clapton s'isole, ne veut plus enregistrer quoi que ce soit et sombre dans l'héroïne ce qui aura pour conséquence fâcheuse un malaise sur scène lors du Concert For Bangladesh en 71 organisé par Harrison au Madison Square Garden de New York.
Tout ceci a bien évidemment des répercussions sur la conception des albums à venir. Moins de solos, plus de titres destinés à la radio comme I Shot The Sheriff du tout jeune Bob Marley. Des albums inégaux donc, mis à part Slowhand en 77 où il reprend Cocaïne de JJ Cale, titre qu'il finira par s'approprier au propre comme au figuré.
La série noire continue avec deux tragédies majeures. Le 27 août 1990, Stevie Ray Vaughan meurt dans un accident d'hélicoptère alors que c'était Clapton qui devait faire partie du vol. Puis, c'est au tour de son fils Conor de faire une chute du 53ème étage par la fenêtre de son appartement. Il lui dédiera le titre Tears In Heaven un an plus tard sur le majestueux Unplugged.
Clapton vit alors de collaborations avec notamment Carlos Santana, BB King, JJ Cale et donc Steve Winwood qu'il retrouve en 2008 pour une tournée qui fera l'objet d'un CD/DVD live Live From Madison Square Garden. Un concert magnifique s'il en est puisqu'il revisite de façon magistrale le répertoire de nos deux compères respectivement en solo mais aussi celui de Blind Faith.
C'est tout naturellement que j'ai choisi de vous présenter un des titres de ce fabuleux groupe repris ici dans une version live absolument magnifique. Intitulé Can't Find My Way Home, cette chanson ô combien émouvante met en exergue le talent de nos deux amis à la complicité retrouvée.
Tant que le clap de fin ne s'est pas fait entendre, nous ne sommes pas inquiets pour eux. En effet, Winwood ronronne tandis que le Clap tonne dans la nuit new-yorkaise et ce, pour longtemps encore.
Spéciale dédicace à Jjk93 du LZF qui n'a pu assister à la séance et qui d'habitude nous gratifie de CR particulièrement savoureux.
Dernière édition par Phil le Sam 9 Juin - 22:27, édité 4 fois
Frise-Poulet Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 9 Juin - 22:09
Alvin Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 7:36
Je découvre encore des nouvelles choses, comme toujours avec Phil !!
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 7:37
Frise-Poulet Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 9:14
Le Philounet est un esthète musical et pourtant ses oreilles 👂 ne sont pas plus volumineuses que les nôtres encore un mystère de dame nature
Plc Jimmy Page
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 9:36
Je n'ai qu'un mot : BRAVO
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 9:39
Alvin Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 9:55
Frise-Poulet a écrit:
Le Philounet est un esthète musical et pourtant ses oreilles 👂 ne sont pas plus volumineuses que les nôtres encore un mystère de dame nature
T'as déjà essayé en penchant la tête ?
Frise-Poulet Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 10 Juin - 10:09
De quel côté Alvinou ?
Killsark Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Lun 11 Juin - 8:59
Merci mon Penchou Ah Steve Winwood, quel grand musicien!!!!
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 23 Sep - 20:46
Le prochain Club d'écoute musicale se tiendra le samedi 3 novembre à 15:00 à la Bibliothèque Georges Pérec de Gagny et sera axé autour du thème suivant : "La Musique et le genre fantastique".
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 20 Oct - 7:14
Une séance exceptionnelle a été organisée hier soir à Clichy sous Bois (pendant toute la séance, je n'ai pas été tranquille pour la Mondéo......) avec pour thème : "Des étoiles plein les oreilles". Animée de façon dynamique et humoristique par Régis Aubert, cette séance a rencontré un franc succès auprès des auditeurs attentifs. Voici donc le tracklisting ci-dessous :
RAPPEL : Le prochain Club d'écoute musicale se tiendra le samedi 3 novembre à 15:00 à la Bibliothèque Georges Pérec de Gagny et sera axé autour du thème suivant : "La Musique et le genre fantastique".
Alvin Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 20 Oct - 14:16
Super choix pour Bowie et Eno !!
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 20 Oct - 14:17
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Sam 3 Nov - 17:26
Voici la présentation effectuée ce 3 novembre lors de la séance du Club d'écoute musicale // La Puce à l'Oreille consacrée au thème suivant : "Les Musiques d'au-delà du miroir. Musique et fantastique." J'avais donc choisi de la consacrer au Welcome To My Nightmare d'Alice Cooper.
Le "fan statique" de rock que je suis, ne pouvait se dérober devant l'entreprise qui se présentait devant lui. En effet, si l'on se penche un peu plus précisément sur le lien qui unit le Rock au genre fantastique déviant du temps à autre vers l'horreur, on pense immanquablement à Alice Cooper. Alors oui, ce pseudonyme, ça vient d'où ? Car vous l'avouerez ici bas, se prénommer "Alice" pour un homme aux lointaines origines françaises, ne constitue pas pour lui une merveille en soi. Provenant d'une sorcière du XVIIème siècle qui lui aurait parlé lors d'une séance de spiritisme et qui lui aurait avoué qu'il était sa réincarnation, Vincent Furnier (son vrai nom, donc), opte pour ce nom de groupe.
Choquer semble être la première préoccupation de notre ami. Frank Zappa, conquis par la démarche de Cooper, devient leur manager. Délivrant dans un premier temps, une musique assez dépouillée et très épurée et ce, grâce à des titres comme I'm Eighteen en 71, School's Out en 72 et Billion Dollar Babies en 73, Alice Cooper qui s'est séparé entre-temps des membres originels de son groupe, se tourne vers une musique plus complexe et plus théâtrale. D'ailleurs, conscient qu'il doit aller jusqu'au bout de sa démarche, il décide d'adopter son pseudonyme "Alice Cooper" comme véritable nom auprès de l'Etat Civil américain.
La musique plus complexe que j'évoquais précédemment, se matérialise sous la forme d'un album ambitieux intitulé Welcome To My Nightmare qui paraît en 1975. Concept-album, Welcome To My Nightmare plonge l'auditeur dans l'univers tourmenté de Steven qui est en proie toutes les nuits à des cauchemars répétés. Sur le lugubre Black Widow, le très grand Vincent Price se fend d'un monologue inquiétant qui glace le sang. Abordant plusieurs styles et ce, accompagné du groupe de Lou Reed sur Berlin, le Coop (tel que ses fans le surnomment), nous propose ainsi un album éclectique que l'on qualifiera de sinistre opéra rock "après Coop."
A partir de là, les concerts deviennent de plus en plus démesurés mettant en scène des nains, des chaises électriques, des guillotines, un cyclope géant et des danseuses dont fait partie sa future femme Sheryl Goddard. C'est un barnum à grande échelle illustré par l'album live The Alice Cooper Show qui paraît en 1977.
Et là, nous sommes dans un autre monde, fantastique celui-ci, avec un Alice qui organise sa propre exécution, pendu puis guillotiné (ne désirant peut-être pas oublier ses origines françaises) pour le crime de l'infirmière Rozetta qui travaille à l'hôpital psychiatrique où il est interné. Du vécu, vous dis-je puisqu'à l'époque Alice est interné pour en finir avec ses problèmes d'alcoolisme. Faut dire qu'à l'époque, il ne buvait pas que du "Fanta stique."
Quelques années plus tard, il intégrera Frankenstein créé par Mary Shelley et ce, grâce à un titre intitulé Feed My Frankenstein qui, ensuite déambulera sur une scène jonchée de cadavres. Tout un programme !!!
En guise de morceau choisi, je vous propose l'écoute d'un classique du Coop intitulé Welcome To My Nightmare, classique qui reflète bien l'univers alambiqué du personnage qu'est Alice le "Cooper" de têtes.
Dernière édition par Phil le Dim 4 Nov - 7:49, édité 1 fois
Jjk93 Communication Breakdown
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 4 Nov - 0:57
Vous trouverez le verbatim de ma contribution au brunch musical du 03/11/2018 dans le cadre de musique et fantastique. Bande originale de Phantom of the Paradise écrite par Paul Williams interprétation the Undead « Somebody Super like You » Le choix pour illustrer le thématique musique et fantastique, va synthétiser la diversité d’une médiathèque, la littérature, le cinéma, et la musique. Il s’agit de la Bande Originale du Film de Brian de Palma « Phantom of the Paradise » sorti le 25 février 1975. Phantom of the Paradise a pour acronyme P.O.P. il s’agit donc d’une œuvre POP dans toutes ces facettes. Quelle définition donner au fantastique ? Selon mon professeur de Français, c’est lorsqu’à la fin du récit, le lecteur-spectateur hésite entre une explication rationnelle et irrationnelle. C’est en fait Tzvetan Todorov théoricien de la littérature fantastique, qui a posé cette distinction en opposition au merveilleux où le lecteur accepte rigoureusement le monde imposé. Dans la Vénus d’Ille de Prosper Mérimée, nouvelle publiée en 1837, un jeune homme la veille de son mariage, enterre sa vie de garçon, et pose quelques instants la bague de fiançailles, au doigt d’une statue de Vénus. Le lendemain il est retrouvé mort, le torse écrasé. Explication rationnelle mort naturelle, explication irrationnelle, la statue a considéré que la bague faisait office de mariage, et a tué son mari pour qu’il puisse la rejoindre. Evidemment si la Vénus eut été celle de Milo, le problème ne se serait pas posé, faute de bras, pas de bague au doigt. En synthèse si entouré de bandits, vous êtes sauvé par Batman c’est du fantastique, vous êtes sauvé par Superman c’est du surnaturel, du fait de ses superpouvoirs, Et si vous n’êtes pas sauvé, c’est la réalité. Le livre originel « Le Fantôme de l’opéra » a été écrit par Gaston Leroux entre 1909 et 1910. J’ai une passion personnelle pour l’auteur, car il a écrit l’un des premiers livres que j’ai lu, en dehors de la bibliothèque rose ou verte. J’ai commencé par Maurice Leblanc un Arsène Lupin « 813 » suivi donc par un Leroux. C’est le contraire de mon histoire capillaire ou je suis passé du roux au blanc. Gaston Leroux est né en 1868 à Paris, fait des études de droits, exerce brièvement le métier d’avocat, et devient chroniqueur judiciaire pour le journal « Le Matin ». Il passe à la fiction, progressivement, en devenant feuilletoniste, chaque semaine paraît dans le journal un chapitre. A la fin de l’histoire, un livre paraît dans une maison d’édition. L’écrivain est rentré dans l’histoire de la littérature par deux séries de livres: Les aventures de Rouletabille, jeune journaliste qui mène des enquêtes judiciaires, il a fortement inspiré Hergé lorsqu’il créa Tintin. La deuxième série raconte les aventures de Chéri-Bibi, un forçat accusé d'un crime qu'il n'a pas commis et qui, à la suite d'une opération de chirurgie esthétique, prendra le visage du véritable assassin. Mais c’est également un auteur de nouvelles et de roman fantastique. Ainsi dans « Le Fauteuil Hanté » un académicien décède, son successeur élu doit prononcer un éloge de son prédecesseur, et au milieu de son discours, il meurt de façon inexplicable. L’œuvre majeure fantastique reste « Le fantôme de l’opéra », dont la force vient du fait qu’il rassemble des faits divers véridiques. Dans la nuit du 28 octobre 1878, un incendie détruisit l’opéra Pelletier et aurait causé la mort d’une danseuse dont le fiancé pianiste fut grièvement brûlé au visage. Le pianiste aurait sombré dans la folie et aurait trouvé refuge dans les sous-sols de l’opéra Garnier. Dans le livre un fantôme erre dans les sous-sols de l’opéra de Paris, et via son pouvoir qu’il nomme « l’ange de la musique » transforme une chanteuse lyrique Christine Daée en diva. La diva principale au contraire se voit ridiculisée, lors d’une représentation du Faust de Gounod, les spectateurs sont témoins d’une série de couacs, que Gaston Leroux appelle poétiquement des « crapauds ». En relisant le livre, j’ai trouvé l’imagination gothique foisonnante, beaucoup d’humour, mais on pourrait reprocher un manque d’émotions dans la description de l’amour répulsion entre la diva et le fantôme. De plus le narrateur se contente de décrire les événements alors qu’il est censé y participer activement. Le roman ne fut pas un énorme succès à sa sortie par contre j’ai dénombré dix adaptations cinématographiques dont la première est un film américain muet datant de 1925 avec Lon Chaney surnommé « L’Homme aux milles Visages » Il y a eu aussi un spectacle musical écrit par Andrew Lloyd Weber qui rencontre depuis 30 ans un immense succès. La version cinématographique la plus iconoclaste est indubitablement celle de Brian de Palma. C’est un des rares cinéastes contemporains, dont on reconnaisse le style quasi immédiatement. Il a popularisé le split-screen, l’image étant divisée en différents points de vue. Ses plans séquences, plans longs sans coupure apparente sont mémorables. Brian de Palma est né en 1940 à Newark New-Jersey. Il fait partie du courant appelé le nouvel Hollywood, qui fait suite à la nouvelle vague en France et au Free Cinema en Angleterre. Dans les années 1960 les studios américains sont aux abois, n’arrivant pas à concurrencer la télévision. Le premier film estampillé Nouvel Hollywood, est « Bonnie and Clyde » d’Arthur Penn avec une liberté de ton innovante, le scénario fut même d’abord proposé à François Truffaut. C’est « Easy Rider » de Dennis Hooper qui par son immense succès, va ouvrir la voie à une nouvelle génération de cinéastes. Parmi ceux-ci cinq amis qui vont se faire un nom: Francis Ford Coppola, Georges Lucas, Martin Scorsese, Steven Spielberg et De Palma. Cette amitié dure toujours, chacun montrant son film aux autres. Georges Lucas présenta ainsi « Star Wars » à De Palma, qui lui dit, que son film était bon mais que le spectateur n’arrivera pas à comprendre immédiatement le monde qui lui est présenté. Ainsi il lui proposa un prologue, texte de couleur jaune qui défile sous nos yeux sur fond noir étoilé de l’espace infini… Les premiers films de De Palma sont des films d’auteur situé à New-York « Hey Mom », « Greetings » avec Robert de Niro donc bien avant Scorsese. De Palma va faire ensuite des films de genre. Il est considéré comme le descendant d’Hitchcock avec entre autres « Pulsions », « Blow Out » « Body Double ». Il réalise la première adaptation de Stephen King « Carrie ». Ses trois énormes succès sont le remake de « Scarface » avec Al Pacino, et deux adaptions de série « Les Incorruptibles » et « Mission Impossible », dont le scénario tarabiscoté fut surnommé mission incompréhensible. « Phantom of Paradise » est le deuxième film grand public de De Palma. Il va reprendre la trame du fantôme de l’opéra, de Faust, de la Belle et la Bête et du portrait de Dorian Gray. Le film narre l’histoire d'un musicien, Winslow Leach, dont la cantate est volée et réarrangée par Swan, un producteur tout puissant et peu scrupuleux, lui faisant signer le contrat avec son sang. Le nabab kidnappe Phoenix la jeune femme dont il est amoureux. Décidé à récupérer ses partitions, il s’introduit dans le manoir gothique de Swan, mais il se produit un accident son visage est broyé et brûlé dans une presse à disque, ce qui l’oblige à porter un masque métallique en forme de rapace. Pour se venger, Winslow Leach revient hanter la salle de spectacle « Le Paradise », sabotant le show de Swan, tuant tout les interprètes de son œuvre. Film d’horreur, musical, avec un humour cynique, le film fait peur aux producteurs, avant même de faire frissonner les spectateurs. De Palma décide de se rapprocher de la société de disque A&M record, pour composer les chansons du film et l’associer à sa production. Il va ainsi travailler avec Paul Williams. Nous voyageons à travers les époques et les références musicales : le rock sixties, les Beach Boys, la coupe Beatles de Winslow, la fiancée habillée façon Janis Joplin, le maquillage de Kiss, le glam rock à la T.Rex. Paul Williams est un chanteur de country, il obtient un Oscar pour la troisième version de « A Star is Born » mais son talent transcende tout les genres. Il est tellement hors norme que De Palma lui offre le rôle de Swan. Brillant, il adopte une attitude à la Phil Spector, génial producteur des années 1960 et paranoïaque intégral, qui est en prison pour avoir tué sa compagne. On retrouve un thème cher au réalisateur, la dualité. Leach a en effet un masque de rapace, et Swan signifie Cygne. « Phantom of the Paradise » est un film fantastique car on ne sait jamais si Swan est le diable incarné. C’est le dialogue de Usual Suspect « Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existait pas ». Entendez vous le cri du démon se rapprocher, je vous propose de faire un tour du coté de chez Swan en écoutant « Somebody Super like You », un titre quasiment Hard Rock à la Foreigner. https://vimeo.com/136421188
Phil Admin
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 4 Nov - 7:46
Merci pour cette excellente présentation, mon JJ !!!!!!!!
Frise-Poulet Stairway to heaven
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille Dim 4 Nov - 8:20
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Sujet: Re: Club d'écoute musicale / Puce à l'Oreille