ROBERT PLANT

C'est intéressant cette affaire de morceaux acoustiques. Il était donc d'accord pour refaire un bout de chemin avec Page (et Jones?). Ça tend à prouver que Plant n'est pas le grand méchant de l'histoire. Les tords sont partagés.

Pas si simple que ça. Il nous manque des éléments pour pouvoir réellement appréhender en toute objectivité la situation actuelle entre les deux hommes. Il y a également (et c'est bien vu) la place allouée à une éventuelle collaboration avec John Paul, qui est quelqu'un avec trop d'envergure musicale et de potentiel pour être relégué à un rôle de simple exécutant. On se souvient quel sort lui fut réservé lors de l'épisode No Quarter/Unledded.
Ce que l'on peut dire au sujet du couple Page/Plant, c'est qu'il semble s'être instauré un dialogue récent entre Robert et Jimmy via presse interposée. Ainsi aux attaques toutes fraîches de Jimmy ("Il me fait marcher, j'en ai ras le bol") répondent des répliques de Robert placées dans son interview d'Uncut : "En tant que professionnel, il devrait avoir bien mieux à faire que cela [en clair, me casser du sucre sur le dos]"
A la question du journaliste qui demande à Robert si celui-ci se positionne comme concurrent de Jimmy et John Paul Jones (juste avant, Plant précise qu'il estime que son nouvel album "Lullaby & the Ceaseless Roar" sera un de ses meilleurs) Robert répond : je ne pense pas. Musicalement, visuellement, le dynamisme et l'intention qui président à ces choses proviennent d'angles si différents. J'ai vu jouer Jonesy les deux années précédentes avec Them Crooked Vultures ou avec Gillian Welch et Dave Rawlings, et il arrive maintenant aux étapes finales de l'écriture d'un opéra. C'est formidable. Rien ne vient faire obstacle à quoi que ce soit. Tu fais juste de la musique et tu continues à avancer."
Que pensez-vous de Page ? N'avez vous pas l'impression qu'il a plus besoin de vous, que vous de lui ?
Plant : je ne sais pas ....
Que pensez-vous de l'extrait du New York Times : "Il me fait marcher et j'en ai ras le bol" ?
Je compatis. Il sait que s'il [NDT Jimmy] veut faire les gros titres des journaux, ils lui sont acquis. Mais je ne sais pas ce qu'il essaye de faire. Donc je me sens légèrement déçu et perplexe. Le seul jeu auquel je joue vraiment c'est de faire de la bonne musique avec des gens qui sont vraiment dynamiques et positifs. C'est vraiment facile. Chacun peut se faire tirer dessus à boulets rouges, si l'on n'y prend pas garde. Et alors ? Se lever et être en mesure de respirer est une bonne chose."
Il y a un détail ailleurs qui a retenu mon attention dans l'interview de Plant pour Uncut. C'est un encart où Justin Adams parle du travail en studio avec Robert, disant qu'il est assez imprévisible mais que souvent quand un musicien dit qu'il veut retravailler une partie (de guitare en l'occurrence je pense) et qu'il peut faire mieux, Plant l'en empêche en disant : "non la prise précédente était la bonne" Justin dit que Plant donne la priorité au travail sur les atmosphères au détriment de la technique.
Et je ne sais pas pourquoi, mais ce détail vient conforter touter une série d'impressions qui me viennent quand je pense à l'évolution du travail de Robert Plant en solo sur les dernières années. J'ai la nette impression qu'il dépouille progressivement (surtout en live) la guitare et les claviers de tout rôles solistes pour privilégier les ambiances et la mise en son (à nuancer sur la dernière tournée où sont réservées à Skin des interventions solistes acoustiques sur BIGLY. mais à part ça ...) Ainsi sa voix gagne un rôle central et non partagé, qui correspond plus en fait à un positionnement de chanteur avec backing band qu'à un véritable travail de groupe. Et en allant plus loin que ça, je le vois mal revenir à une formule de faire-valoir de luxe pour les exercices de haute voltige guitaristique pagiens . Ce qui était plus ou moins le cas, quand on s'attache à regarder lucidement la mise en son zeppelinienne de scène des années 70. D'où peut-être aussi l'explication de l'ennui de Robert sur la deuxième partie de la tournée 1998 (ce dont Robert fait part dans l'interview d'Uncut), quand Jimmy revenait lentement mais sûrement à son meilleur niveau guitaristique et qu'ils étaient revenus à une formule musicale scénique plus typiquement rock, celle du quatuor basse, batterie, guitare, chant (+ quelques touches de claviers ponctuelles.)
Ce que ne dit pas Robert, c'est pourquoi Jimmy refuse sa proposition de collaboration acoustique en 2012. Pour moi il est clair que Jimmy voulait du Full Flight Led Zeppelin sans demi-mesure c'est à dire Dazed & Confused et Stairway To Heaven pour chaque set, par exemple. Pas de doute qu'il ne repoussait pas comme infondée la versatilité zeppelinienne classique acoustique/électrique mais qu'il ne voulait pas d'une formule purement acoustique trop limitative et pas assez rock and roll à son goût. Donc dans mon esprit il ne fait aucun doute qu'on a qu'un pan de l'histoire avec ce que rapporte actuellement Robert.

North American Tour: September 25 @capitoltheatre NY 30 @masseyhall TO October 2 @TheRivChicago CHI 4 @FillmoreDEN DEN 7 @thepalladium LA

http://rpssstourdiary.tumblr.com
Bob a maintenant un tumblr. On peut suivre ses péripéties à travers le monde.
  




"_Led Zep II en édition kebab deluxe? Si je trouve 5 dinars dans ma bourse je le prends!
_Attends Robert, les bonus sont à chier, ça ne vaut peut être pas autant. A combien est le taux de change dinar/livre sterling déjà?"

Happy Birthday , mister Plant    

Ma tata Jeannine viens de me faire écouter ça et bien pour la première écoute je le trouve déjà fantastique

Le dernier Plant à écouter en avant-première sur le site du Parisien :

http://www.leparisien.fr/musique/audio-ecoutez-le-nouvel-album-de-robert-plant-en-avant-premiere-29-08-2014-4095981.php#xtref=http%3A%2F%2Flpzep9.free.fr%2Fforum%2Fviewtopic.php%3Ff%3D5%24t%3D74%24start%3D180

Merci Blue Sky.

Je n'aurai pas le temps d'acheter Ceaseless Roar demain. Je vais devoir attendre mardi.

Sur les autres forums que je fréquente, les avis sont partagés.

Je me méfie des avis donnés rapidement et encore plus des avis basés sur du streaming/mp3 dégueulasse. Les albums de Plant sont des growers. Il faut toujours leur laisser le temps de grandir.

Une merveille cet album

En fin de journal sur TF1, ils vont parler de Robert Plant pour son nouvel album

Merci Pénélope.

Reportage sympa.

Il y a eu aussi un reportage sur canal+ dans le journal ce midi

Ils en ont beaucoup parlé sur France Inter itou

Frise-Poulet a écrit:

Une merveille cet album

Oh OUIIIIIII !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



Vive Robert Plant!

Paradoxal quand même que Robert ait appelé son album : la berceuse & le rugissement continuel.

Bien sûr, on voit déjà la scène de la vie privée de Plant se dérouler devant nos yeux lucides : Robert en train de chanter des berceuses de grand-père à ses petits enfants le soir avant le sommeil alors que ses enfants lui demandent avec insistance d'être ENFIN un père normal tandis que lors d'une autre occasion, c'est le rugissement archétypique qui est servi, terrassant 20 000 et quelques spectateurs qui n'en reviennent pas leurs oreilles. Parlez après de grand-écart à tendance schizophrène comme d'une prouesse non révélée sinon de manière subliminale...)

Paradoxal quand même que Robert ait appelé son album : la berceuse & le rugissement continuel.

Parce qu'en matière de berceuses, de mid-tempo et d'atmosphères, on est servis. Par contre pour les rugissements, il peut repasser, le vieux lion.

Evidemment, on a tous en mémoire (comment ne pourrait-on pas encore l'avoir en tête son rugissement de prédateur ultime, même 7 ans après ?) la version épique de Kashmir de l'O2 de décembre 2007, où Robert ressort de sa panoplie empoussiérée la BIG VOICE et calme tout le monde.

Mais là, sur son dernier opus, ça débande sec. Il a donné une interview récemment pour la télé britannique visible là :



où on apprend que son projet avec les Space Shifters date de deux ans. Il se met en recherche d'un label qui veuille le signer (sans nouvelle musique à proposer, il avait un peu trop pris goût à la facilité le Robert, croyait que ça allait tourner comme ça, sur son nom et sa réputation, mais que nenni ...) car plus de contrat en cours et là il tombe sur le mec de Nonesuch Records à NY (sa maison de disques actuelle) qui vient les voir en concert et en répète et qui leur dit texto (dixit Roberto) : "Tout ceci c'est bien gentil mais ...... Robert: mais ? Il n'y a pas de mais ! MAIS OU SONT LES NOUVEAUX MORCEAUX ?!"
Robert : ils sont partout, nulle part .....
Bon coup de pied au cul et ils se mettent dare-dare au travail. Et ce n'était pas trop tôt parce que les albums de reprises ça commençait à bien faire avec Dreamland, Raising Sand et The Band Of Joy ....
Robert reconnaît l'importance de bien s'entourer, condition sine qua non à écrire de la bonne musique. Il valorise ainsi l'importance du groupe qui l'entoure dans l'élaboration de cette étape de sa carrière. Venant de lui, qui a fait valser les groupes et les musiciens sur un rythme d'enfer et sans état d'âme apparent ces trente dernières années, c'est bienvenu. Il est à noter également que c'est la première fois que Robert Plant regarde en arrière dans l'histoire de sa carrière solo. C'est à dire qu'il fait (après une période de split) de nouveau appel à d'anciens comparses en écriture.
Ceci dit, sur la pochette avant du livret du cd c'est Robert plant TOUT COURT. Et sur la pochette arrière c'est PRODUCED BY ROBERT PLANT ! (en majuscules s'il vous plaît, on ne s'en est pas laissé conter par Jimmy Page en personne pour se faire maintenant empapaouter par ces petits morveux, non mais ....)
Bon Robert revient sur son expérience avec Alison Krauss et Nashville (et son déménagement aux USA qui n'a pas duré ouf !), où il a été confronté à des musiciens, un style musical et une chanteuse qui l'ont amené à profondément modifier sa manière de chanter et son approche du chant (duo masculin/féminin complémentarité entre deux voix, do you remember Sandy Denny, Najma Akhtar ou encore Tori Amos ...?) Bref, tout ceci pour dire que Robert avait pris l'habitude de baigner dans une ambiance songeuse et méditative. Quand il a décidé de revenir habiter au Royaume-Uni [ndt : à la suite de sa rupture avec Patty Griffin] Robert a pris conscience que ses anciens compères des Strange Sensations lui manquaient. Le mix Massive Attack, Jah Wobble et Cast + la patte et la signature personnelles de Robert, qui avait présidé aux fondements de l'élaboration de MR était encore présents dans son esprit. Puissante musique urbaine britannique, selon ses termes.

Pour moi, le problème avec son dernier album, c'est qu'il a laissé au placard le côté frénétique et puissant de sa psyché. D'accord, c'est délicat, tout en nuances et en atmosphères, bien produit et il y a juste ce qu'il faut de touche africaine, celtique ou world mais bon sang où est passé le félin, l'animal, en lui !!
A force de servir de faire-valoir à des femelles, il s'est laissé contaminer et a vu son esprit se féminiser au delà du raisonnable. Ca manque d'agression et de testostérone au possible, ce dernier cd ! Le charme étrange et impalpable de Robert, ça a toujours consisté en cette fusion impossible entre un rock sévèrement burné, extraverti en diable avec des évocations de pâmoisons sexuelles sans détours et un idéal courtois féminisé de damoiseau servant soumis à sa belle princesse. Celle-ci ne pouvait y résister puisqu'il lui renvoyait l'image de l'amant parfait : l'androgyne mythique et total, ayant recomposé les pièces du puzzle manquant, selon l'Alchimie et avant encore, Platon. ET semblable (car féminisé) ET complémentaire (car viril et guerrier donc protecteur) de la femme.
Bon, d'un autre côté, que le rugissement soit qualifié de continuel, d'incessant montre que l'idée du cri (ou la "big voice" comme il dit ailleurs) est encore actualisé dans l'esprit de Robert, que son feu intérieur n'est pas encore éteint, donc tout espoir n'est pas perdu. Le plus important, c'est qu'il ne perde pas de vue qu'il n'y a rien de trivial dans l'idée de rugir encore à 66 ans passés. Bon sang, après tout, l'Ange peut encore attendre et patienter un peu en lui avant de prendre le contrôle total de son être. Au moins le temps du déroulement de quelques concerts mythiques qui nous feront croire que le Temps n'a pas d'emprise réelle sur nous tous, puisque certains ont réussi à passer de l'autre côté de leur vivant et à toucher l'infini.

Acheté aujourd'hui.

Moi aussi. Je ne travaillais pas ce matin alors achat plus découverte de l'album. Ce soir en rentrant du boulot, une bière et une deuxième session de Ceaseless Roar.

Il a le parfum des grands albums. Bravo Robert!

J'ai besoin de plusieurs écoutes.

Moi je l'adore cet opus un tantinet arabisant sublime

Je te vois bien nous faire une danse du ventre.